Raviver la flamme de son couple quand on ne se sent plus amoureux·se

« Je t’aime, mais je ne suis plus amoureux·se ». « Comment faire pour raviver la flamme de notre couple ? » Réflexions fréquentes, qui peuvent prendre différentes formes et auxquelles il n’est pas simple de répondre. De nombreux couples traversent un jour cette phrase durant laquelle ils ne ressentent plus la passion amoureuse, plus cette connexion intense qu’ils éprouvaient avant… sans pour autant avoir envie de se séparer. Dans cet article, je vous propose non pas une baguette magique pour booster votre relation amoureuse, mais des pistes de réflexion. Est-ce forcément grave, de ressentir le besoin de raviver la flamme de son couple ? Comment peut-on en arriver là, même parmi les couples qui sont heureux ? Que faire ? Quand te pourquoi envisager de consulter un·e thérapeute de couple ?

Est-ce grave de ressentir le besoin de raviver la flamme dans son couple ? 

Avant toute chose, je tiens à vous rassurer : ce « je l’aime mais je ne suis plus amoureux·se » est courant. On me l’apporte souvent dans mes consultations de thérapie de couple, même si ça ne prend pas toujours cette forme-là. 

Parfois, c’est formulé un peu différemment : « oui, il y a de l’amour mais ce n’est plus comme avant » […], « oui, il y a de l’amour mais c’est de l’amour comme quelqu’un qui fait partie de ma vie et que je ne vois pas ma vie sans » […], mais nan, il n’y a plus ce truc où je vibre […], passionnel, passionné. ».

Ce n’est pas toujours simple de prendre conscience de ça. Si ça vous arrive, je vous rassure : ce n’est pas forcément un problème ! 

Il existe plein de couples qui ont connu les « papillons dans le ventre » à leurs débuts, qui sont très contents d’avoir vécu ça… mais qui sont très contents aussi de ce que leur relation amoureuse est devenue, même si c’est moins passionné. Certains n’éprouvent pas spécialement le besoin de « raviver la flamme de leur couple », car ils se sentent très bien avec cet amour qu’ils ressentent comme plus solide, plus indestructible.

Pour certains, il s’agit même de l’évolution naturelle d’un couple. Vous avez sûrement déjà entendu des phrases telles que : 

  • « Au début, il y a la passion, et après vient l’amour. » ; 
  • ou « Quand on ne ressent plus l’amour, c’est là que l’amour, le véritable, commence. »

Le premier conseil que j’ai envie de vous donner, c’est donc d’essayer de relativiser et de vraiment vous poser la question : ai-je, avons-nous vraiment besoin de raviver la flamme de notre couple ? Ou bien est-ce une pensée que j’ai, que nous avons parce que la société a tendance à valoriser les couples passionnels ?

Pourquoi en vient-on à se dire que « je l’aime, mais je ne suis plus amoureux·se » ? 

Peut-être que la réponse sera non, finalement vous êtes bien comme ça… mais peut-être que la réponse sera oui. Pour certaines personnes, ce besoin de ressentir des sentiment vibrants, intenses est réel et important. 

On peut alors avoir envie de raviver la flamme de son couple quand on arrive sur ce que j’appelle l’automne ou l’hiver du couple. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous invite à consulter l’article et l’épisode sur les saisons du couple ! 😉 

Parfois, c’est le fait de ressentir des sentiments et/ou du désir pour une autre personne qui fait apparaître cette question. 

« Ba voilà, on était un couple un peu de raison, un peu avec un amour solide, profond, installé, mais pas vibrant et intense. Et c’était OK, en fait ! Puis après, je rencontre quelqu’un et là… un truc qui m’envahit, une passion enflammée ! Ils vous décrivent ressentir des choses qu’ils n’ont jamais ressenti, d’une intensité… et qui, en même temps, semblent très éphémères, très fragiles, très incertaines, très insécurisantes, contrairement à leur amour pour leur conjoint·e qui, là, est plus profond, installé, durable. »

Ça rejoint une partie de ce que j’ai dit dans mon précédent article, sur l’amour de raison ou de passion

Dans les deux cas, l’envie de raviver la flamme de son couple arrive quand la routine, des sentiments devenus un peu trop « plats » se mettent à prendre trop de place. Ça peut apparaître quand on réalise que, même si ça passe bien dans son couple, il nous manque quelque chose. Tout cela ne signifiant pas forcément que notre couple va mal, n’est plus pour nous, est sur la fin !

Comment raviver la flamme dans son couple et se débarrasser de ce « je t’aime mais je ne suis plus amoureux·se » ?

Les personnes qui arrivent dans mes consultations de thérapie de couple avec ce constat et cette envie de raviver la flamme de leur couple me posent souvent des questions comme : 

  • « Comment je fais pour retomber amoureux·se de ma femme/mon mari ? » ; 
  • « Comment retrouver du désir pour mon/ma conjoint·e ? ». 

Malheureusement, vous vous en doutez : je n’ai pas de baguette magique ! On ne peut pas retrouver exactement les émotions, les sensations qu’on avait au début. Par contre, il est bien sûr possible d’apprendre ou de réapprendre à prendre soin de son couple. Cela peut passer par le fait de : 

  • s’organiser différemment pour garder un temps régulier pour le couple dans vos agendas ; 
  • tester de nouvelles activités ensemble ; 
  • remettre l’intention de profiter de votre partenaire durant les vacances, les week-ends, etc. 

Je ne vais pas vous mentir : pour certains, cela suffit. Pour d’autres non. 

« Il y a des gens qui n’arrivent pas à se départir de « ouai, mais j’ai quand même envie d’autre chose, j’ai quand même envie d’un truc un peu intense […], qui me fait vibrer […] ». Je vous invite, si c’est votre cas, à essayer de voir, pas forcément à revivre ce truc passionné que vous avez vécu, parce que sans doute que vos conditions ne sont plus les mêmes que dans vos débuts […], mais à être dans : « Comment est-ce que je peux impulser, de manière ponctuelle, une dynamique ? Comment je peux faire de mon couple un peu une priorité pendant un temps donné, afin d’essayer de relancer ça ? ». Et puis si vraiment, ça ne vient pas, et non, j’ai vraiment cette sensation de manque, alors bon et bien je vous invite peut-être à consulter. »

C’est rarement simple d’être au clair sur le fait qu’un couple plus ancré, moins passionnel nous convienne ou non. D’autant plus que, pour une même personne, ça peut varier au fil des périodes de la vie ! Le regard extérieur, l’appui d’un·e thérapeute de couple dans ces réflexions peut alors s’avérer précieux.

*

Si vous êtes actuellement dans cette période d’interrogation autour de la passion dans votre couple, avec, peut-être, l’envie de raviver la flamme, j’espère que cet article vous aura plu. J’espère qu’il vous aura apporté des pistes de réflexion pour aborder cette question (importante !) avec la vision la plus large possible. 

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Amour : raison ou passion | Quelles difficultés pour les couples de raison ?

La question de l’amour de raison ou de passion est subtile et pourtant, elle peut changer bien des choses dans une relation amoureuse, surtout en cas de problème de couple, d’infidélité, d’hésitation au sujet d’un break… Dans cet épisode de podcast et cet article de blog, je vous propose, tout d’abord, de faire le point sur ce dont il s’agit. Ensuite, j’ai envie de vous faire prendre conscience que, même s’il n’y a bon ni mauvais choix, ma pratique de thérapeute de couple m’a permis d’identifier des problématiques courantes chez les couples de raison. Enfin, on parlera ensemble de la possibilité (ou non, en l’occurrence), de passer, en amour, de la raison à la passion

Amour de raison et amour de passion : de quoi s’agit-il ?

En général, on ne se demande pas, au début d’une relation, s’il s’agit d’un amour de raison ou de passion. Parfois même, on ne connaît pas vraiment ses notions. Alors pour commencer cet article sur les couples passionnés et les couples raisonnés : voyons de quoi il s’agit.

« Un couple de raison, c’est quelqu’un…. enfin même le couple, les deux personnes, qui vont se choisir parce que c’est la bonne chose à faire. C’est raisonnable […], c’est la bonne personne pour moi, ça se passe bien, etc. C’est le choix logique […], mentalisé. Quand les couples de passion sont plutôt des couples où il y a comme ça quelque chose de pulsionnel […]. Il y a comme ça quelque chose de extrêmement souvent intense et, puis parfois, effectivement, pas cohérent, pas logique […]. »

Un couple de raison qui parle de ses débuts expliquera qu’il n’y avait pas spécialement de « papillons dans le ventre ». Au départ, se mettre ensemble n’était pas évident. Il s’agit plutôt de personnes qui ont pris le temps d’apprendre à se connaître, voire même qui ont été amis… et se mettre en couple a fini par devenir logique. 

Les questions de culture, de religion, de famille… peuvent aussi entrer en ligne de compte. 

« J’ai dû choisi parmi deux, trois personnes. On m’a présenté quelqu’un, que j’ai appris à connaître, et j’ai décidé de me mettre en couple avec. »

Dans un amour de raison, on peut aussi avoir l’idée que c’est la bonne personne… par rapport à ce qui a été vécu avant, qui était passionnel, mais aussi destructeur, douloureux, voire toxique. 

Pour un amour de passion en revanche, on retrouve l’idée du coup de foudre, de la pulsion. 

« C’était magique, c’était wouahou […]. Les gens vont décrire quelque chose d’assez intense, d’assez rapide, d’assez évident. »

En amour, raison et passion amènent-elles les mêmes difficultés dans un couple ? 

Soyons clairs : il n’y a aucun mal à être dans l’une ou l’autre de ces formes de couple. On peut indifféremment être heureux·se ou malheureux·se avec un amour de raison ou de passion. Le fait d’être en couple pour des raisons de logique plus que de passion ne rend pas les choses moins bien. 

« C’est pas de gens qui subissent quoi que ce soit ! »

Par contre, ma pratique de thérapeute de couple m’a permis de constater que les amours de raison sont touchés par certaines problématiques spécifiques. 

Toutes les relations amoureuses peuvent être concernées par des problèmes de couple, par la monotonie, voire l’ennui qui s’installent au fil des années. Les enfants, le quotidien peuvent finir par prendre de la place. Mais, il faut reconnaître que les couples de raison peuvent avoir plus de mal à trouver l’élan, l’énergie pour dépasser ces phases, parce qu’ils n’ont pas cette flamme, cette passion qui les relient l’un à l’autre. 

« Comme ils n’ont pas ce truc passionnel, pulsionnel, d’un amour ultra intense, du coup ils ne peuvent pas vraiment puiser dedans pour surmonter certaines difficultés. »

Ça peut aussi avoir des conséquences sur la vie sexuelle et sur la libido, car celles-ci ne sont pas dirigées par la raison. 😉 

Il m’arrive également de rencontrer des personnes et des couples qui se sentaient très bien dans un amour de raison durant des années… mais qui finissent par s’interroger, avec le temps. 

« Je me demande si je ne suis pas en train de passer à côté de quelque chose dans ma vie. »

Ce risque existe d’autant plus que notre société valorise beaucoup l’amour de passion (alors que, encore une fois, je rencontre souvent aussi des couples passionnés… mais malheureux !). 

Enfin et surtout, le fait d’avoir un couple basé sur un amour de raison ou de passion peut grandement changer le ressenti des amoureux en cas de crise dans la relation. 

« C’est assez subtil, messieurs dames, mais croyez-moi, si vous le vivez, vous allez comprendre tout à fait de quoi je parle […].

Ça n’a rien à voir d’être avec quelqu’un qui, si je prends l’exemple de l’infidélité, a été voir ailleurs et finalement revient parce que, ailleurs, c’était galère. Typiquement : « J’ai été voir ailleurs et puis finalement, ce n’était pas une relation qui pouvait durer, je ne me suis pas projeté […] sur du long terme […] ». Bref : ce n’est pas possible d’aller plus loin avec cette autre personne. 

Ou : « J’ai envisagé la séparation et puis finalement, ça me semble galère […], je crains d’être malheureuse, que ce ne soit pas le bon choix […]. » Et donc, du coup, je reviens à la maison […]. 

[Ce] n’est pas du tout la même chose qu’une personne qui va être infidèle, qui va envisager la séparation et puis finalement : « non non non, ce n’est pas ce que je veux, c’est nous que je veux, c’est toi que je veux ». »

La personne qui a été trompée, la personne qui a dû attendre que l’autre sache s’il souhaite ou non se séparer peut ressentir les choses de façon très différentes dans un cas et dans l’autre. Même si le/la conjoint·e revient finalement vers nous, on peut avoir le sentiment de ne vraiment avoir été choisi·e, de ne pas être totalement désiré·e. 

Dans un cas la personne revient vers notre couple vraiment pour nous, mais dans l’autre, elle revient surtout parce qu’ailleurs, ce n’est pas fluide, ça crée des complications.

Bien sûr, ça ne se passe pas forcément ainsi dans tous les couples de raisons, mais c’est une réalité que j’ai déjà croisée plus d’une fois et qui peut vraiment engendrer de la souffrance. 

C’est subtil et il n’est pas forcément évident de mettre des mots dessus, mais c’est un vrai sujet !

Un couple de raison peut-il devenir un couple de passion ? 

Une fois qu’on a pris le temps de se pencher sur cette question de l’amour de raison ou de passion… on peut avoir envie de se demander comment passer de l’un à l’autre ! 

Des client·e·s me demandent régulièrement comment mettre plus d’intensité dans leur couple, comment désirer plus son/sa partenaire. Bien sûr, on peut tenter des choses… mais sans aucune garantie que ça va fonctionner. Ça ne fait pas partie des choses qui se décident. Ça se vit, c’est tout. 

« C’est difficile de passer de la raison à la passion […]. Ça se ressent ou ça ne se ressent pas. Et si ça ne se ressent pas, alors on va plutôt être sur un travail de : comment être bien ensemble même si on n’est pas passionnel ? Ou comment est-ce qu’on est peut-être en train de signer la fin de quelque chose, si c’est vraiment important pour nous, ce couple passionnel et qu’on se rend compte qu’on ne va pas pouvoir réussir à le créer ? »

Si vous vous sentez concerné·e par ce que j’explique dans cet article et cet épisode, je tiens à ne pas finir sur cette note potentiellement plombante. Je répète que l’amour de raison peut tout à fait permettre d’être heureux·se – même si, en effet, un certain travail peut être nécessaire au bout d’un certain temps. Notre société valorise beaucoup l’amour de passion, mais celui-ci a aussi ses problématiques propres. La passion n’est pas gage de bonheur à elle seule !

*

J’espère que ces mots auront élargi votre vision des choses quant à la question de l’amour de raison ou de l’amour de passion. C’est un sujet qui peut finir par être central dans une relation et qui, pourtant, est très subtil. Je ne peux donc que vous conseiller de prendre le temps, voire de vous faire accompagner par un·e professionnel·le si vous sentez s’il y a besoin. 

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Annoncer une rupture amoureuse : quel est le bon timing ?

Annoncer une rupture amoureuse n’est jamais simple. Dans cet article, je vous propose de réfléchir sur la question du timing, sur ce « bon moment » pour dire à l’autre qu’on a envie de se séparer. Est-ce normal que cette décision prenne autant de temps ? Y a-t-il des conséquences à « trop » attendre pour annoncer une rupture amoureuse à laquelle on songe parfois depuis des mois, voire des années ? Et quelles raisons peuvent amener à cacher ses doutes à son partenaire amoureux ? Voilà les 3 questions auxquelles je vous propose de répondre. 

C’est normal que la décision de se séparer prenne du temps 

Avant de partager avec vous mes réflexions sur la pertinence à dire ou ne pas dire qu’on songe à la rupture amoureuse, j’aimerais aborder un point important. Je parle du fait que c’est tout à fait normal qu’une décision de séparation prenne du temps, parfois beaucoup de temps, pour certaines personnes.

Beaucoup de couples passent par des périodes où l’idée de la séparation fait surface… mais il est important de comprendre que cela peut être une phase passagère. 

« Moi, je vois plein de couples, et des couples qui durent un peu, vous voyez, des couples qui ont bien 10, 15, 20 ans derrière eux de relation… et où, effectivement, très souvent, à un moment ou à un autre, alors ça a été envisagé. » 

Ça peut intervenir dans une période où le couple va moins bien, mais aussi dans ce que j’appelle « l’hiver du couple ». Pour bien comprendre cette idée des saisons du couple, je vous conseille d’écouter l’épisode que j’ai dédié à ce sujet 

« Le couple fonctionne par cycle et donc, il y a des cycles où il y a souvent un éloignement et où on va développer plutôt la sphère individuelle. Il y a beaucoup de couples qui, effectivement, au moment où je vais développer ma sphère individuelle : je suis moins focus sur mon couple, je suis plus sur moi, mes projets, mon développement professionnel, etc. Et où, effectivement, alors je m’éloigne, puis j’ai moins de sens dans la relation. Et donc, effectivement, la fin de la relation s’envisage. »

Quoi qu’il en soit et quelles que soient les raisons qui vous font penser à la séparation : vous avez tout à fait le droit d’avoir besoin de temps pour aborder cette idée seul·e avec vous-même. 

« Ensuite, il y a un moment où je vais prendre ma décision : « Bon ben finalement, je vais être dans une dynamique de séparation. ». Et après, vous avez toute l’étape de la mise en œuvre. Et parfois, il se passe un monde entre « j’ai pris ma décision » […], [et le moment où je l’applique]. Parfois, il va se passer des mois, voire des années, avant que je le dise et que je mette en œuvre ma décision de séparation. Donc on voit bien qu’il y a effectivement tout un process. »

Ne pas annoncer une rupture amoureuse à laquelle on pense a des conséquences

Sachant cela : je ne suis pas là pour émettre un jugement. D’autant plus que c’est une décision très importante, qui a un fort impact sur votre vie et celle de vos proches. Je n’ai pas à dire, messieurs dames, si c’est bien ou pas d’annoncer une rupture amoureuse dès qu’elle nous traverse l’esprit ou de la garder pour soi le plus longtemps possible.

Par contre, c’est important pour moi de vous faire prendre conscience que garder le silence peut avoir des conséquences. 

Le conjoint n’en sera pas à la même étape de la rupture que vous 

Quand l’idée de la séparation est gardée secrète, cela crée un déséquilibre entre les deux partenaires. Celui qui a réfléchi longtemps à cette décision a eu le temps de s’y habituer, tandis que l’autre sera pris de court. 

« Et donc vous en avez un qui est anéanti, qui vient de se prendre une météorite […], un tsunami, il est ou elle est dévasté·e […], sous le choc. » 

Cette différence de temporalité peut entraîner un sentiment de trahison et d’incompréhension, rendant le processus de séparation encore plus douloureux. 

Là où celui qui a décidé de ne pas annoncer la rupture amoureuse a eu le temps d’envisager les possibilités, de songer à ce qu’il veut et/ou peut faire pour la suite, l’autre n’y est pas du tout préparé. Ça peut compliquer l’organisation concrète de la séparation – et envenimer les discussions. 

Certaines personnes ont besoin d’être face au risque de rupture amoureuse pour changer 

Parfois, le fait de ne pas annoncer une séparation imminente empêche l’autre de prendre conscience des problèmes et de s’engager dans un processus de changement. Bien sûr, dans la plupart des cas, ce qui dysfonctionne dans le couple, ce qui ne convient pas dans la relation amoureuse aura été dit, redit et reredit. Cependant, c’est triste mais c’est une réalité : certaines personnes ont besoin d’être mises au pied du mur pour vraiment prendre acte de ces remarques. 

Parfois aussi, le/la conjoint·e en face n’a pas réalisé que tous les changements souhaités étaient liés à un réel risque de rupture. 

« Une image que je donne souvent, [c’est] l’image d’un feu. Vous avez des personnes qui, quand le feu commence doucement à s’éteindre et qu’il faudrait raviver les braises, il faudrait un peu le remplumer […], iI y a besoin de mettre de l’intention […] pour prendre soin de votre relation […], ça, ils le gèrent seuls […]. C’est tout seuls qu’ils sont là-dedans, à se poser des questions, à envisager la séparation […], sans en parler à l’autre. Et quand ils vous en parlent, alors le feu, il est éteint […]. Ce n’est pas un feu qui vivote, un petit feu à remplumer. Et là vous y allez. Je vois […] des clients, ils arrivent avec leur camion rempli de bois en fait […]. « Je suis prêt à tout pour rallumer le feu ! » Je suis là, j’ai mes briquets, mes allumettes, j’ai tout ce que tu veux. Et pour autant ça ne fonctionne pas. »

Du coup, si on reste dans la métaphore : parfois, certaines personnes demandent à leur conjoint de mettre du bois pendant des années, sans succès, commencent à envisager la rupture… sans réaliser que la personne d’en face a malheureusement besoin que le feu soit menacé d’extinction pour effectivement aller chercher du bois (et donc potentiellement réussir à le raviver). 

Les solutions pour que ça aille mieux ne sont possibles que s’il vous reste des sentiments amoureux 

Enfin, et c’est la suite logique de ce que je viens de partager avec vous : annoncer une rupture amoureuse à laquelle on pense est parfois la seule option pour tenter quelque chose, même si on n’est pas encore sûr·e de soi. Si on attend d’être certain·e, les sentiments finissent par s’éteindre et il n’existe plus de possibilité d’intervenir. 

Il est crucial de différencier les problèmes de fonctionnement des problèmes de sentiments. 

« Souvent, c’est d’abord un problème de fonctionnement. C’est-à-dire qu’on n’arrive pas à bien s’articuler ensemble, on n’arrive pas à bien fonctionner ensemble. Il y a comme ça des accroches, ça ne marche pas comme je veux, ça ne correspond pas à mes attentes […]. Et donc effectivement, quand l’autre arrive enfin et : « non mais ça y est […], je vais m’emboîter bien comme tu veux, on va fonctionner bien comme tu veux, t’inquiète t’inquiète t’inquiète ! »… [en face, c’est déjà trop tard :] « mais je suis déjà un peu asséché au niveau de mes sentiments »… » 

Si les sentiments amoureux sont encore présents, il est possible de trouver des solutions aux problèmes de fonctionnement. Cependant, si on a tellement attendu que l’amour a disparu, ces efforts risquent d’être vains. 

À ce sujet, je vous recommande mon épisode sur l’amour et le fonctionnement !

Les raisons qui font qu’on décide ou pas d’annoncer une rupture amoureuse pourtant envisagée

Maintenant, vous êtes conscients : 

  • du fait que c’est normal de ressentir le besoin de prendre du temps avant d’annoncer une rupture amoureuse 
  • et des risques que ça implique si on attend « trop ».

Pour terminer, messieurs dames, je vais prendre le temps de revenir rapidement sur les raisons qui peuvent amener à ne pas exprimer ses pensées de séparation. 

Parfois, c’est parce que la personne n’est pas sûre de sa décision. 

« Parfois aussi, on n’en parle pas parce qu’on n’est pas sûr, parce qu’on envisage… Peut-être qu’on réfléchit, mais on n’est pas certain·e de la décision. »

Il peut aussi y avoir un espoir que les choses s’améliorent ou que les circonstances changent. Un autre facteur déterminant peut être le moment. Il y a des moments dans la vie où une rupture peut sembler inappropriée ou trop difficile à gérer. 

« Alors parfois on est au clair […] sur sa décision, mais ce n’est pas le bon moment. Alors soit ce n’est pas le bon moment pour soi, parce qu’on est instable professionnellement, on est instable personnellement, parce que les enfants sont encore jeunes… Et puis parfois, ce n’est pas le moment pour l’autre, parce que l’autre n’est pas bien, parce que l’autre est en dépression, parce que l’autre vient d’avoir un nouveau boulot, parce que sa mère est malade, parce que, parce que, parce que, parce que… »

*

J’espère que cet article vous aura éclairé·e dans votre réflexion sur le fait d’annoncer (ou non) une rupture amoureuse à laquelle vous êtes en train de songer. Toutefois, si vous en êtes encore à l’étape où il est possible de faire quelque chose, je vous propose de découvrir mes outils en ligne. Ils vous permettront de faire le point sur votre relation de couple, seul·e ou à 2. Pour amorcer les changements dont on a besoin, encore faut-il être au clair sur la situation actuelle ! 😊 

Attirance physique incontrôlable… quand on est en couple | 3 conseils pour que ça reste fluide

Ressentir une attirance physique incontrôlable pour quelqu’un alors qu’on est en couple, c’est un phénomène très courant. Très souvent, il amène du doute et des remords. Dans cet article, je vous propose 3 conseils pour traverser cette période de façon aussi fluide que possible. D’abord, il faut prendre conscience qu’être attiré par quelqu’un alors qu’on est en couple, ça peut tout à fait n’être qu’une passade naturelle ! Ensuite, si ça dure, il est alors intéressant de s’interroger sur la santé de sa relation de couple. Enfin, vient le moment de se demander ce qu’on veut en faire. Éprouver du désir pour un autre homme ou une autre femme est normal et ça ne se décide pas. Par contre, vous êtes responsable de vos actes ! 

1 – On déculpabilise et on attend de voir si ce désir pour un·e autre passe tout seul

Quand on réalise qu’on éprouve une attirance physique incontrôlable alors qu’on est déjà en couple, on se sent souvent très démuni·e. C’est un sujet qu’on vient régulièrement aborder avec moi en consultation. Au fil du temps, j’ai remarqué que ça engendre 2 grandes réactions : 

  • de la culpabilité ; 
  • des doutes quant à sa relation amoureuse

Aussi, la première chose que je vous invite à faire, messieurs dames, c’est de déculpabiliser. 

« Le désir, c’est quelque chose qu’on ressent, ce n’est pas quelque chose qu’on décide. Vous ne vous êtes pas consciemment dit : « allez, je veux ressentir du désir pour toi ». C’est complètement un phénomène naturel ! »

Je comprends que ça crée cette réaction chez vous, mais je trouve important de remettre les choses à leur place. Évitons de s’autoflageller pour quelque chose qu’on ne maîtrise pas !

Ensuite, j’aimerais rappeler que, parfois, le désir pour quelqu’un, même si c’est une attirance physique incontrôlable tant c’est fort… c’est juste quelque chose qui nous traverse. Aussi, je vous propose de commencer par prendre acte de cette attirance et par l’observer pendant plusieurs semaines, mois. 

Éprouver du désir pour un autre homme, une autre femme que celui/celle avec le·laquel·le on est couple, ça passe parfois tout seul.

« Je vais revoir les personnes un mois après et c’est déjà beaucoup moins là. On se revoit 3 mois après et en fait, on est déjà passé à autre chose. Parfois, c’est vraiment quelque chose qui ne fait que vous traverser. »

2 – On se demande si cette attirance physique incontrôlable dit quelque chose de son couple 

Si ça dure dans le temps, la deuxième étape que je vous conseille consiste à examiner si cette attirance révèle quelque chose de plus profond sur votre couple. Il est fréquent que le fait d’être attiré·e par quelqu’un alors qu’on est en couple coïncide avec un manque ou un problème dans la relation actuelle. 

« Parfois, je vais commencer à avoir du désir pour quelqu’un d’autre quand il y a quelque chose qui s’est éteint dans mon couple, quand, en fait, il y a une porte qui s’est fermée dans mon couple. Vous voyez ? Il y a vraiment quelque chose qui a diminué en intensité, parfois au niveau du sentiment amoureux, ou diminué en intensité autour de cette dimension du désir, plaisir, sexualité. »

Attention : ça ne veut pas forcément dire que le couple va mal ! Mais, en effet, ressentir une attirance physique incontrôlable pour quelqu’un d’autre que son/sa conjoint·e peut être le signe de quelque chose qui a besoin d’être ajusté dans le couple.

« Mon cerveau, mon corps va être en recherche d’aller voir à l’extérieur ce qui va pouvoir me provoquer ces émotions qui sont parfois importantes pour moi. »

Je tiens à porter votre attention sur le fait qu’il s’agit bien là de se poser la question. Parfois, la réponse réside bel et bien dans une problématique liée au couple… et parfois, non ! 

« Ce n’est pas systématiquement le signe d’une défaillance ou d’un problème. Parfois, des personnes se sentent très bien dans leur couple, leur sexualité, leur relation, et ne comprennent pas pourquoi ce désir survient. »

3 – On réfléchit vraiment à ce qu’on veut faire de ce désir et de son couple

La troisième étape est sans doute la plus délicate : décider de ce qu’il convient de faire de ce désir et de votre relation de couple. 

« Vous n’êtes pas responsable de ce désir. On ne maîtrise pas les émotions et les ressentis. Par contre, on est 100 % responsable de ce qu’on décide d’en faire. »

Vous me connaissez : je n’émets pas de jugement sur ce qui est bien ou mal. Je ne suis pas là pour établir ce qui est moral pour vous ou non. À chacun de s’interroger sur son rapport à l’infidélité et sur le fonctionnement de son couple. 

« Si je vais au-delà du contrat de mon couple, si je suis ce désir et que j’espère en avoir plus, alors j’en suis pleinement responsable. Encore une fois : je ne peux pas maîtriser ce que je ressens, je maîtrise par contre ce que je décide d’en faire. »

Pour certains, il peut être utile de consulter un thérapeute de couple pour clarifier les émotions et les décisions à prendre. Ce n’est pas toujours simple de prendre du recul et de se poser les bonnes questions sans se laisser guider par la peur, la culpabilité, le désir, l’envie…

« Je vois beaucoup de personnes qui se sentent très démunies et assez isolées. Parfois, on a vraiment besoin d’être un peu soutenu, un peu aiguillé pour savoir comment se diriger et comment se dépatouiller de tout ça. »

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Ressentir une attirance physique incontrôlable pour quelqu’un d’autre tout en étant en couple peut être complexe ! Si vous êtes dans cette situation, j’espère que cet article vous aura donné des pistes pour avancer sereinement et clarifier les choses. Vous pouvez aussi écouter l’épisode 23, qui traitait déjà de ce sujet. Si besoin, je vous retrouve en consultation pour échanger sur votre situation avec mon regard de professionnelle. 

Jalousie, couple et réseaux sociaux | Définition et conseils

La jalousie, le couple et les réseaux sociaux, c’est un sujet qui concerne surtout les jeunes, qui est très récent… mais assez complexe ! En effet, nous n’avons pas de référentiel ! Nos parents, les films que nous avons regardés… ne nous ont jamais parlé d’Instagram et de la jalousie qu’il peut amener dans le couple. Alors comment on fait ? Dans cet article, je vous propose de commencer par définir de quoi on parle. Ensuite, je vous propose : 

  • d’en parler en amont pour établir vos propres règles de couple ; 
  • de discuter de l’état de la confiance dans votre relation s’il existe déjà une tension avec votre partenaire amoureux·se ; 
  • d’avoir une réflexion, en couple et avec vous-même, sur le lien entre votre confiance en soi, votre égo, et les réseaux sociaux en général. 

Jalousie, couple et les réseaux sociaux | De quoi on parle ?

C’est une jalousie qui concerne le réseau, les publications et les échanges virtuels

Avant de vous proposer des conseils pour avancer dans la gestion de cette problématique amoureuse, j’aimerais qu’on se mette d’accord sur sa définition. 

« Qu’est-ce que c’est, la jalousie sur les réseaux sociaux […] ? Ce sont des gens qui viennent consulter parce qu’il y a quelque chose autour de : « je ne suis pas à l’aise », « je suis fâché·e »… Ou même je refuse tout ce qui est : l’autre se montre sur les réseaux, l’autre s’affiche sur les réseaux. » 

Concrètement, on peut notamment citer Instagram, couramment concerné par la jalousie au sein du couple. Et ce, qu’il s’agisse de photos un peu sexy… ou pas. 

D’ailleurs, au-delà de la question des photos et vidéos postées, la jalousie sur les réseaux sociaux peut aussi venir : 

  • du fait de liker des photos d’autres hommes ou femmes que son/sa conjoint·e ; 
  • d’échanger le nom de son compte Instagram, Snapchat ou autre avec quelqu’un qu’on connaît peu.

« Quelqu’un qui s’abonne à l’Insta de ma copine : est-ce que c’est quelqu’un qui ne la connaît pas, ou est-ce que c’est quelqu’un qui, dans la rue, lui a demandé son Insta ? De la même manière qu’on l’avait un peu à l’ancienne sur : c’est qui qui t’écrit un sms ? D’où cette personne, elle a ton numéro de téléphone ? Là, c’est pareil : d’où cette personne, elle a ton compte Snap, ou d’où cette personne elle a ton Insta ? »

Il peut également s’agir de la teneur des conversations en message privé. 

C’est un phénomène récent… mais très fréquent !

Si jamais vous redoutez d’être le/la seul·e concerné·e, ou si vous ne l’êtes pas du tout, mais que vous vous interrogez sur le sujet du couple et des réseaux sociaux, sachez que c’est : 

  • fréquent ; 
  • mais très récent. 

« C’est fou le nombre de consultations que j’ai à ce sujet ! […] Je reconnais que c’est un sujet qui concerne essentiellement la jeune génération […]. Quand même, je reconnais que les gens qui consultent à ce propos-là, ce sont des gens qui ont… j’allai dire moins de 30 ans, voire même moins de 25. »

Et ce n’est pas la première fois que j’en parle ! 😉 Si vous avez besoin de creuser le sujet, je vous conseille aussi : 

Les réseaux, Instagram et la jalousie dans le couple | Et si on tentait la prévention ?

Soyons honnête : savoir ce dont on parle n’aide pas franchement à limiter, voire à éviter et encore moins à régler le problème… Alors maintenant, messieurs dames, je vous propose 3 conseils relatifs à Instagram (et/ou aux autres réseaux !) et à la jalousie dans le couple

Tout d’abord, comme je le disais : c’est un phénomène récent. Par conséquent, nous n’avons pas de référentiel… et une partie du problème vient de là. 

« Est-ce que c’est OK, est-ce que c’est pas OK de discuter avec un homme […] ou une femme qui habite à l’autre bout de la France […], qu’on ne verra jamais, avec lequel il ne se passera jamais rien et que juste, et bien voilà, on discute de temps en temps et on crée comme ça une conversation ? »

C’est une question à laquelle il est d’autant plus difficile de répondre que ce ne sont pas forcément des comportements que nous aurions dans la vie « réelle ». Chaque couple a ses habitudes, ses « règles implicites ». Beaucoup de duos amoureux fonctionnent depuis longtemps avec des collègues connus, des amis du couple… sans nouvelles relations qui arrivent spontanément comme ça.

Certains comportements sur les réseaux sociaux seront banalisés par certaines personnes, mais pas par d’autres. En l’absence de référentiel à l’échelle de la société, il est important que vous essayiez de prendre le temps de poser à plat entre vous ! 

« À quel moment ça commence à ne pas être OK ? Ça, c’est vraiment propre à chacun et c’est à vous de créer vos référentiels ! Et il n’y a pas de mystère : créer le référentiel, ça veut dire en discuter. »

Jalousie et surveillance virtuelle | Que faire quand ça pose problème ? 

S’il existe déjà une tension liée à une jalousie, dans votre couple, liée aux réseaux sociaux, je vous conseille d’en « profiter » pour faire le point sur l’état de la confiance dans votre relation

« À mon sens, il y a un vrai sujet là-dessus : de manière générale, on est où, en termes de confiance […] ? Est-ce qu’on est complètement 100 % dans la confiance ? Est-ce que c’est déjà bancal ? Est-ce qu’elle a été un peu abîmée, fragilisée par des choses dans le passif ? Souvent, j’observe quand même que les personnes qui vont comme ça buter, faire un vrai sujet et avoir de la vraie souffrance sur des histoires de réseau, c’est parce qu’il y a du bancal avant. »

En parlant de passif, de bancal, je ne parle pas forcément d’événement comme une infidélité (virtuelle ou non) avérée. Ça peut aussi être : 

  • une fille avec qui il échange sur les réseaux… qui était en fait son ex ; 
  • du fait de son abonné au compte d’un homme… qui en fait son collègue qui lui plaît. 

Il peut aussi s’agir des débuts du couple. Il peut arriver, par exemple, que plusieurs crush aient gravité autour de nous avant qu’on ne choisisse la personne avec qui on est en couple aujourd’hui. 

Couple et réseaux sociaux | Quel rôle joue l’égo ?

Le dernier point sur lequel j’aimerais porter votre attention, messieurs dames, dans cette histoire de jalousie, de couple et de réseaux sociaux, c’est la place de l’égo. Hé oui ! Avoir plein de likes, de compliments en commentaires et/ou en message privé… c’est agréable ! C’est flatteur, ça booste ! D’autant que, même quand on est heureux·se en couple, la phase de séduction ne dure pas éternellement. 

« Parfois, et bien on aimait bien ce temps où on est valorisé·e, on est complimenté·e […]. Ça booste l’égo ! Et donc mon deuxième point, c’est : qu’est-ce que ça vient dire de moi, de mon envie de plaire, de mon envie d’être valorisé·e, de mon envie d’être regardé·e ? »

Parfois, la question se situe plus là que dans la confiance. Ce shot de dopamine lié aux likes, c’est un point très lié aux réseaux sociaux, même en-dehors du cadre des relations amoureuses. Parfois, on s’habitue à ça et ce n’est pas forcément simple à faire coïncider avec les besoins et les envies du couple. 

« Il y a, à mon avis, vraiment matière à avoir de vrais échanges, assez profonds, assez intéressants, en couple, là-dessus. Et puis de faire une vraie introspection sur soi, sur : « Moi, où j’en suis ? Moi, est-ce que j’ai besoin de ça ? Qu’est-ce que ça m’apporte […] ? Qu’est-ce que ça vient dire de mon estime de moi […], de ma confiance en moi ? ». »

*

J’espère que cet article vous aura amené des pistes pour avancer si vous êtes concerné·e, ou mieux : des pistes de prévention si la question ne s’est pas encore posée ! Si vous souhaitez recevoir régulièrement des conseils, réflexions… sur le couple et le célibat, c’est par ici pour s’inscrire à ma newsletter

Routine sexuelle : 3 conseils pour sortir du “pilote automatique”

La routine sexuelle, tous les couples y sont confrontés à un moment ou à un autre. Personnellement, et je vous en parle dans cet article, je trouve qu’elle a aussi des avantages. Cependant, pour éviter que l’ennui ne prenne trop de place dans votre relation de couple, il est important de chercher comment casser la routine au lit d’une façon qui vous convienne. Au lieu de faire la course au toujours plus, je vous propose, au contraire, de tester le moins et de ré-explorer vos limites avec votre amoureux·se. 

1 : Apportez un peu de nuance sur la notion de routine sexuelle 

Quand on parle de « routine sexuelle », on pense à une sexualité un peu « mécanique », en « pilote automatique ». C’est une sexualité qui peut apporter une forme d’ennui. 

« C’est un peu l’idée qu’avec le temps, avec les années, on connaît un peu par cœur le corps de l’autre. On connaît un peu par cœur ce qui va exciter l’autre, ce qui va provoquer du plaisir et du désir chez l’autre et donc, il y a comme ça un phénomène naturel, qui va être un phénomène d’habituation. Ça marche dans la sexualité… et ça marche un petit peu pour tout dans la vie. »

C’est normal, c’est pareil pour tout le monde… mais vous n’êtes pas obligés de voir ça comme une fatalité problématique. Avant de chercher à casser la routine sexuelle, essayons de ne pas oublier ses avantages ! 😉 

« C’est quand même vachement sympa, vachement confortable d’être avec quelqu’un qui nous connaît par cœur, d’être avec quelqu’un qui sait complètement comment nous comprendre, complètement comment nous créer du désir, comment nous créer du plaisir. J’ai aussi beaucoup de personnes qui, dans les débuts, cette période de sexualité où on tâtonne, où on n’est pas trop à l’aise avec son corps, on n’est pas trop à l’aise dans la maîtrise du corps de l’autre… Ce n’est pas toujours hyper sympa, hyper fluide, hyper confortable ! »

Les années permettent aussi de plus s’autoriser, plus oser, plus lâcher prise… Tâchons de ne pas l’oublier, messieurs dames !

2 : Tentez de faire moins, au lieu de chercher à tout prix à faire plus pour casser la routine au lit 

Ceci étant dit, je comprends bien que vous ressentiez le besoin de quelque chose de nouveau, qui vous sorte de vos habitudes. Dans notre société, le réflexe pour casser la routine au lit, ça sera souvent de chercher à faire plus. Ça peut être plus intense, plus de fréquence, plus de positions différentes, plus de tests… 

Moi j’ai envie de vous demander : et si on essayait de faire moins ? 

« Pourquoi pas hein, jouer avec l’accélérateur… mais c’est aussi intéressant de jouer avec le frein, je trouve. C’est aussi intéressant de ralentir […], de faire moins, plutôt qu’être dans toujours le plus. Comment est-ce qu’on peut faire moins ? Comment est-ce qu’on peut essayer d’être dans moins de pratique ? Ou de jouer avec quelque chose qui est peut-être moins varié, mais peut-être plus dans l’intensité ? Je donne des exemples un peu bidons mais… généralement, les couples vont avoir ce qu’on appelle un script, un scénario, ou c’est un peu toujours la même chose […]. Est-ce qu’on ne ferait pas sauter les préliminaires ? Est-ce qu’on ne ferait pas sauter la pénétration ? Est-ce qu’on n’essaierait pas de jouer sur : ne pas aller, par exemple, jusqu’à l’orgasme ? »

3 : Essayez de jouer avec les limites pour casser la routine sexuelle 

Mon dernier conseil pour vous aider dans votre quête de diminution de la routine sexuelle, c’est l’exploration. On l’a vu plus haut : il y a également quelque chose très confortable, de très sécurisant à être avec quelqu’un qui nous connaît par cœur, sous toutes les coutures. C’est la situation idéale pour tester de nouvelles choses, pour interroger à nouveau des façons de faire que vous n’aviez pas encore osé. 

Il peut s’agir d’une nouvelle pratique sexuelle ou de nouveaux lieux. Il peut s’agir d’aller plus loin dans l’exploration de ce dont vous avez l’habitude. Vous pouvez aussi chercher une façon un peu ludique d’aborder cette volonté de renouveler votre sexualité. 

« Tout ce qui était dans « ça, je n’aime pas trop », ou « non, ça je ne suis pas trop à l’aise », c’est intéressant, régulièrement, [de se demander] : « Où j’en suis aujourd’hui ? ». »

*

J’espère que cet article vous aura apporté des pistes, des idées, des envies. Si vous désirez aller plus loin, je vous invite à découvrir mes outils en ligne. Ils vous permettront, en toute autonomie, de faire le point sur là où vous en êtes et ce dont vous avez envie, y compris au sujet de la sexualité dans votre couple

Accepter une infidélité : oui ou non ? | Une question importante pour s’en remettre

Je vous propose, une nouvelle fois, d’aborder le sujet de l’infidélité. Cette fois-ci, il est question du fait d’accepter une infidélité, ou non. C’est une question à laquelle il est compliqué de répondre et que, bien souvent, on ne pensait pas avoir à se poser. Notre envie ou notre capacité à accepter une infidélité est en lien avec la souffrance qu’on ressent et la façon dont on la comprend. Elles sont en lien également avec la place qu’on décide de faire à notre réaction – qui n’est pas forcément celle qu’on pensait avoir. Que l’on soit la personne trompée ou celui qui a trompé son/sa conjoint·e, les notions de temps et d’indécision sont, elles aussi, importantes à aborder. 

Je vous laisse découvrir les 3 étapes que je vous propose pour savoir si vous souhaitez accepter une infidélité ou non. C’est un pas de plus pour s’en remettre, quel que soit votre choix pour votre couple

Accepter une infidélité ou non : la question de la souffrance 

Est-ce que je veux, est-ce que je peux accepter une infidélité dans mon couple ? Cette question nous laisse souvent très démuni·e. Nous n’avons pas de référentiel pour y répondre. Nous sommes souvent très supris·e d’avoir à vraiment nous la poser. On peut aussi se rendre compte que notre réaction n’est pas celle que nous pensions. 

« C’est un peu comme […] le proverbe qu’on dit souvent avec les enfants : « avant, j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants ». Vous voyez ? […] On se révèle, on se découvre, autour de ses questions d’infidélité. »

Quoiqu’il en soit, avant d’y répondre, je pense important de vraiment savoir pourquoi on se la pose. 

« Souvent, ça a à voir aussi avec la gestion de la souffrance. Parce que, parfois, on se pose la question de « est-ce que je dois accepter ? » parce qu’on souffre […]. Je souffre, je souffre, je souffre… Et du coup : est-ce que je dois être là à accepter cette souffrance ? »

De nombreuses émotions peuvent apparaître, voire se mélanger. Ça me semble vraiment important de comprendre ce qu’on ressent, avant de se demander si on est prêt à accepter une infidélité, ou non. 

Il peut s’agir : 

  • de déception : « Il y a un truc un peu moche, un peu sale… Je découvre une facette de l’autre, je découvre que l’autre est capable de faire ça… » ; 
  • d’humiliation, d’impression d’être le dindon de la farce ; 
  • de trahison…

Se remettre d’une infidélité : l’importance du temps 

Le deuxième point qui me semble fondamental pour décider d’accepter une infidélité, ou de ne pas l’accepter, c’est de se laisser le temps. 

« Prendre le temps, pourquoi ? Parce qu’il y a une évolution personnelle […]. Il y a la personne qu’on pensait être, et puis ce qu’on est. Et ça, il y a besoin de venir l’intégrer, cette nouvelle personne, avec les nouvelles décisions que je prends. »

Lorsque nous réagissons différemment de la façon dont nous pensions réagir, il est normal d’avoir besoin de temps pour intégrer cette nouvelle vision des choses, pour la clarifier. 

« Des femmes qui me disent : « ba oui mais en fait, je prends conscience que c’est aussi un acte d’amour, de pardonner une infidélité ». Ce n’est pas du tout la vision avant, quand on n’est pas concerné par l’infidélité. »

Et c’est la même chose si on est dans le cas inverse ! 😉 Certaines personnes pensaient l’accepter facilement, et en fait, le vivent très mal.

Par contre, et cette précision est très importante, messieurs dames : se laisser le temps, ça ne signifie pas laisser traîner la situation ad vitam æternam. 

« J’invite également souvent à fixer une forme de temporalité, où je viens me donner un rendez-vous. « OK, là je me réengage. OK, là on dit qu’on continue. » Et je viens checker où j’en suis dans 1 mois, où j’en suis dans 3 mois, où j’en suis dans 6 mois. Vous voyez ? Avoir comme ça des points de rendez-vous pour voir comment ça évolue et que vous ne passiez pas à côté d’une souffrance qui deviendrait trop importante. »

Accepter l’infidélité conjugale : l’absence de certitude 

Dernier point et non des moindres si vous (ou votre conjoint·e) vous questionnez sur le fait d’accepter une infidélité ou non, c’est d’avoir conscience que ça peut évoluer. 

« Souvent, les gens, ils ne sont pas gravés dans le marbre : « ça y est, j’accepte, je signe et on est reparti pour 20 ans ! ». Souvent, les gens ils ne sont pas là-dedans. Ils sont plutôt dans « j’y vais doucement, petit pas après petit pas… on verra » […]. Avec cette idée que je vais m’engager sur un chemin, peut-être me dire que je vais essayer, mais je ne garantis pas le résultat, je ne garantis pas que je vais y arriver. »

Et c’est tout à fait normal ! D’autant plus que, accepter une infidélité, ou ne pas l’accepter, c’est une décision mentale, une réflexion… mais pas que. Derrière cette épreuve, il y a aussi des émotions, des conséquences. 

« Il y a l’idée d’accepter ou pas. Ça, c’est très mental, cérébral […]. Et puis ensuite, il y a dans le quotidien, dans la réalité, dans la vraie vie, toutes les conséquences de cette infidélité sur la confiance en soi, sur la confiance en l’autre, sur, effectivement, tout ce qui en découle sur la sexualité, sur la communication… »

*

Si vous faites face à cette douloureuse question et que vous souhaitez aller plus loin, je vous propose de : 

Break & rupture déguisée | Est-ce forcément la même chose ?

Aujourd’hui, je vous propose de parler d’une question qui peut entraîner beaucoup de peurs, à juste titre : est-ce un break ou une rupture déguisée ? Faire une pause dans son couple n’est jamais simple. C’est un moment qui est difficile en soi. Si on rajoute la crainte que notre partenaire n’ose pas nous dire qu’il souhaite rompre… c’est pire. Il y a beaucoup à dire sur le sujet du break, et je vous propose d’ailleurs des ressources pour aller plus loin, en fin d’article. Pour cette fois, j’ai envie de vous proposer de la nuance et de la bienveillance sur cette idée du break et de la rupture déguisée. Vous verrez que c’est loin d’être aussi tranché qu’une opposition entre rupture définitive et provisoire.

Quand le break est une rupture déguisée

Je ne vais pas vous mentir, messieurs dames : oui, c’est vrai, une demande de break et une rupture déguisée peuvent n’être qu’une seule et même chose. Ça arrive et cette crainte est fréquente.

« Il y a des gens qui vont être ultra fermés à l’idée du break, pour qui ce n’est pas possible, ce n’est pas une option. Et en fait, ça va être un peu de : « soit tu veux de moi, soit tu ne veux plus de moi, mais en tout cas, il n’y a pas d’histoire de pause » […]. Souvent, parce qu’on y voit le signe d’une séparation : « bon ben en fait, tu veux me quitter, en fait c’est fini, c’est juste que tu ne me le dis pas et donc, tu me parles de break ». »

Pour autant, même s’il est vrai que oui, certaines personnes demandent une pause dans le couple dans l’espoir que la relation se dégrade d’elle-même… il y a quand même des choses à dire. 

Tout d’abord, je pense qu’il est important de réaliser que, contrairement à l’image qu’on en a, décider de rompre est rarement un choix franc, assumé, sûr. 

« Il faut avoir en tête que, pour beaucoup de personnes, le choix de la séparation, c’est un choix qui est difficile. C’est un choix qui n’est pas complètement ultra-solide, en fait. Souvent, on a comme ça cette croyance de « quand je me sépare, c’est que je suis sûr·e de moi » […]. Ce qui n’est pas ce que j’observe ! Souvent, les gens, parce qu’ils sont comme vous et moi, ils ne savent pas l’avenir ! Ils ne savent pas […] s’ils ne vont pas regretter… »

Beaucoup de gens hésitent, se demande s’il ne vaudrait pas mieux attendre, espère encore qu’il n’y aura pas besoin de se séparer… Du coup, le break n’est pas tant une rupture déguisée qu’une autre option que la rupture brutale, parce qu’on ne sait pas. 

« Vous avez aussi des gens qui, vraiment, vous disent : « Moi, je suis perdu·e ! » […]. Je ne sais plus ce que je veux, en fait, et donc, je ne peux pas me prononcer. »

Parfois aussi, certaines personnes sont bien conscientes que c’est fini… mais elles n’arrivent pas à le verbaliser. Elles ont peur, elles n’ont pas envie d’avoir cette discussion parce qu’il/elle a peur de la colère, de la tristesse, de la réaction, etc. du partenaire. Ce n’est pas forcément facile à entendre et à comprendre, mais c’est une réalité. 

Quand le break est un vrai besoin de pause dans le couple 

Par ailleurs, il existe aussi des cas où le break n’est pas une rupture déguisée, réellement pas ! Certaines personnes ont « tout simplement » besoin d’une pause dans le couple. On est alors dans un break au sens strict du terme. 

« Il y a parfois des gens qui sont dans : « je n’en peux plus, je ne veux plus, je ne veux plus de la relation telle qu’on est en train de la vivre »… Ce qui n’est pas la même chose que : « je ne veux plus de toi, je ne veux plus de nous ». »

Si vous êtes dans ce cas-là, je vous propose 2 points de vigilance. Le premier, c’est d’avoir conscience que c’est une solution qui peut être bonne à court terme… mais pas forcément à long terme. Il peut y avoir une escalade : on commence par avoir besoin de quelques heures, quelques jours… avant de passer à quelques mois.

« On est comme ça dans une stratégie où, à chaque fois, il faut plus. À chaque fois, il faut plus d’espace. À chaque fois, il faut plus de durée pour gérer cette coupure du lien. »

Souvent, on fait ça pour respirer… sans régler le problème de fond. S’il y en a besoin : OK, faites-le ! Mais pendant ou après, il faudra prévoir de parler du problème, de se questionner sur le fond, sur la relation. 

« Parfois également, c’est vital en fait, parce que je suis en train de me noyer et j’ai juste besoin de souffler et de respirer. Et parfois, effectivement, des gens qui vont être insistants à ne pas permettre à l’autre de faire un break, à ne pas permettre à l’autre de souffler, alors ce sont juste des relations qui s’enveniment de plus en plus. »

Pour aller plus loin, je vous conseille d’écouter l’épisode 90, « Quand faire un break dans son couple ? ». Il vous donnera mon avis sur les « bonnes conditions » pour faire un break utile. 

Rupture définitive ou provisoire : c’est normal que ce soit inconfortable !

Pour terminer, j’ai envie de vous dire que, quoiqu’il en soit, qu’il s’agisse d’une rupture définitive ou provisoire : 

  • vous n’êtes pas seul·e ; 
  • c’est normal que ça soit très inconfortable pour vous. 

« Ça revient souvent, c’est fréquent, le break. Peut-être que vous m’écoutez là, et que vous vous sentez concerné·e, vous êtes en plein dedans et vous avez l’impression d’être un peu seul·e·s au monde mais… Que nenni […] ! C’est ultra fréquent, pas forcément de le mettre en place, mais en tout cas d’en avoir l’idée. Et puis c’est aussi fréquent, les couples qui le mettent en place. »

C’est normal que, même après avoir lu cet article, l’idée vous fasse peur, car vous ne pouvez pas savoir dans quelle situation se trouve votre partenaire. Il est même possible que lui/elle-même ne le sache pas ! L’inconscient peut jouer un grand rôle, dans ces moments-là. 

Dans tous les cas, que ce soit un break ou une rupture déguisée, refuser en bloc n’est probablement pas la bonne option – si vous tenez à ce couple. C’est pour ça que, pour ce sujet comme pour d’autres, je vous conseille de vous entourer. Cherchez du soutien auprès de vos proches. N’hésitez pas non plus à faire appel à un·e professionnel·le, ne serait-ce que pour vous aider à « organiser » votre break

*

Si vous faites face à un break, j’espère que cet article vous aura apporté un éclairage sur les différents besoins qui peuvent se cacher derrière cette demande. Comme indiqué plus haut, je vous conseille de découvrir : 

Si vous pensez que je suis la bonne personne pour vous accompagner dans cette période délicate, vous pouvez prendre rendez-vous, ou simplement me contacter. Ou bien, vous pouvez aussi découvrir mes outils en ligne, pour avancer en autonomie, mais en étant guidé·e quand même. 

Comment (vraiment) développer sa libido (sans produit magique) ?

Aujourd’hui, on va parler d’un sujet que je croise souvent lors de mes séances de sexothérapie : comment développer sa libido ? Il ne sera pas question de compléments alimentaires ni d’aliments magiques… Non. Pour développer sa libido, je pense qu’il est important, d’abord, de la comprendre. Ensuite, à mon sens, messieurs dames, il faut partir de soi, de ce que vous souhaitez pour votre vie sexuelle, de ce qui fonctionne pour vous et votre partenaire, de ce que, peut-être, vous avez traversé. Voici donc les 6 étapes que je propose pour (vraiment) développer sa libido (sans produit magique). 

1 – Dédramatiser la baisse de libido 

La première chose qui est importante à faire à mes yeux, c’est de dédramatiser la situation. Souvent, les personnes qui viennent me consulter avec le souhait de développer sa libido ont le sentiment de ne pas être normal·e. 

« Je vais avoir souvent des personnes, des femmes, qui vont me décrire un truc un peu de : « je ne me sens pas normale, je me sens, comme ça, en déficit, moi ce n’est pas assez, je n’ai pas assez de libido ». Des personnes qui vont être dans soit « je n’ai pas de sexualité », soit « je n’ai pas du tout de désir »… ce qui n’est pas forcément la même chose ! »

Sachez que ce motif de consultation de sexothérapie et de thérapie de couple est fréquent. Vous êtes loin d’être le·la seule. Maintenant que ça, c’est dit, creusons un peu plus loin. 😉

2 – Se questionner sur notre idée d’une libido normale 

Une fois qu’on a dit que ce sentiment de ne pas avoir une libido normale est courant… on peut s’interroger sur ce que devrait être une libido « normale » ! 

C’est l’une des premières questions que je pose : vous n’avez pas assez de libido par rapport à qui ? À quoi ? Est-ce par rapport : 

  • à votre conjoint·e ? 
  • à vous-même à une autre époque de votre vie ? 
  • à ce que vous imaginez être la norme ? 

En matière de sexualité, comme pour de nombreux autres domaines du couple, il est important d’apprendre à se connaître soi, sans forcément chercher à se comparer. Développer sa libido, ça doit partir de soi. 

À ce sujet, je vous suggère d’écouter ou de lire mon épisode sur les différents types de désir

3 – Se rappeler que la libido du partenaire n’est pas la norme 

Dans la foulée, je rappelle que non, la libido de votre partenaire amoureux n’a pas à être la norme. 

« Je rappelle que l’autre, non : l’autre n’est pas un référentiel. L’autre n’est pas une norme. La libido de l’autre n’est que la libido de l’autre. »

La libido de chacun est unique, liée à votre corps, souvent évolutive pour les femmes… 

« De la même manière qu’on n’a pas les mêmes moyens en matière de sommeil, on n’a pas les mêmes besoins en matière d’alimentation. »

En passant, j’aimerais faire remarquer qu’on s’interroge facilement pour savoir comment développer sa libido… mais moins souvent pour trouver des solutions pour la diminuer ! 😉 

« Pourquoi est-ce que c’est toujours la personne qui serait en déficit, qui aurait moins de libido que l’autre, qui devrait bosser sur elle pour se remettre à niveau ? Pourquoi est-ce que la personne qui a une libido plus haute ne serait pas vue comme étant celle qui aurait été dans une libido trop haute et comment faire pour diminuer la libido ? »

Je dis ça comme ça, en passant… 😉

4 – Faire un point sur l’histoire de sa vie sexuelle et de sa libido 

La prochaine étape que je propose en séance de sexothérapie, et que je vous propose ici, c’est de venir revisiter l’histoire de votre vie sexuelle.

Avant de chercher à développer sa libido, il est bon, messieurs dames, de faire un « état des lieux ». 😊 Voici des exemples de questions sur lesquelles vous pouvez vous pencher : 

  • Est-ce votre état normal, à l’échelle de votre vie ? 
  • Cette baisse de libido fait-elle suite à un événement (accouchement, ménopause, difficultés de couple, changement de partenaire…) ? 
  • Est-ce tout le temps ainsi, ou est-ce que ça dépend des moments ? 
  • Pour les femmes : est-ce que ça évolue au fil de votre cycle menstruel ? 
  • Pourquoi est-ce que vous avez envie d’avoir plus de libido ? Pourquoi et pour qui ? 
  • Qu’est-ce ça créé de désagréable dans votre vie ?

5 – Commencer à développer sa libido en étoffant ce qui est existant

Ensuite, je vous propose de partir de ce qui est existant. Développer sa libido, ça peut d’abord être : embellir, enrichir, étoffer ce qui est déjà là, ce qui fonctionne pour vous. 

« Souvent, il y a comme ça des réflexions autour de « il n’y a pas assez, il n’y a pas assez, je veux plus, je veux plus »… OK OK OK. Et ce qui est déjà là, comment est-ce qu’on peut l’étoffer, l’enrichir, le sublimer, plutôt que déjà être dans plus plus plus ? » 

Bien sûr, je parle ici d’enrichir ce qui existe déjà que ce soit dans votre sexualité à deux… ou seul·e ! 

6 – Continuer à développer sa libido en rajoutant ce qu’il manque 

Enfin, je vous invite à décrire à quoi ressemblerait la libido de vos rêves. Concrètement, qu’est-ce que vous aimeriez voir apparaître dans votre vie sexuelle ? Développer sa libido d’accord… mais pour qu’elle ressemble à quoi ? 

« Une fois que j’ai dessiné les contours de la sexualité que j’aimerais avoir, alors ça va être vraiment tout un travail sur : comment est-ce qu’on va venir faire rentrer plus de sexualité dans votre vie ? Et, généralement, dans votre tête. »

Des études ont pu montrer que les personnes qui ont une libido plus haute pensent plus souvent à la sexualité que celle qui ont une libido plus basse… 

« Ça va être intéressant si, de manière consciente, vous avez envie d’une plus grande libido, alors ça veut dire faire plus de place pour la sexualité, dans votre vie, de faire davantage entrer de l’intime, de la sensualité, de la sexualité dans votre vie. »

*

J’espère que cet article et cet épisode de podcast vous auront été utiles. Si vous souhaitez aller plus loin, je vous propose de : 

Se reconstruire après une séparation : pourquoi est-ce si dur ? 

Aujourd’hui, je vous propose de parler d’un sujet lourd, mais important : celui de la rupture amoureuse et, plus spécifiquement de l’après-séparation. Ce sujet pourrait être abordé sous bien des angles différents (et je l’ai d’ailleurs fait au travers d’autres épisodes et articles !). Cette fois-ci, j’aimerais qu’on fasse le point sur la difficulté que ce moment peut représenter. Si votre partenaire vous a récemment quitté·e, vous avez peut-être littéralement l’impression que tout s’est effondré, d’être dans un gouffre dont vous n’arriverez jamais à ressortir. Cela fait mal au cœur brisé, bien sûr. Mais, souvent, ça va bien plus loin que cela. Pourquoi est-ce si dur, de se reconstruire après une séparation ? Voici ma réponse pour vous, avec, à la fin, quelques pistes pour commencer à avancer dans ce processus de deuil amoureux

Une rupture amoureuse représente une perte à plusieurs niveaux 

Une rupture amoureuse, dans la grande majorité des cas, c’est une grande douleur. Voire une très grande douleur. 

« On se parle de l’après-séparation et de la douleur, du gouffre, de l’abîme dans lequel les gens ont la sensation de tomber. Il y a vraiment quelque chose, parfois, pour certaines personnes, de vital. Oui, c’est fréquent que les personnes vont me parler d’idées sombres, de pensées suicidaires après une séparation. Il y a vraiment cette sensation du monde qui s’écroule, d’un déchirement, de douleurs… mais physiques hein, à travers le corps, dans le cœur d’une douleur incommensurable. […] Bien évidemment, ce n’est pas tout le monde, ce n’est pas systématique mais j’ai effectivement ça dans mes consultations : des gens qui ont l’impression d’être terrassés par la séparation. »

À mon sens, c’est tout à fait normal de ressentir cela – et donc, d’avoir besoin de beaucoup de temps pour se reconstruire après une séparation. Une rupture représente une perte à plusieurs niveaux, d’une façon plus large que ce qu’on pense souvent. Bien sûr, lors d’une séparation, on perd l’autre, mais aussi : 

  • tout ce qui avait été construit ensemble ; 
  • tout ce qu’on avait imaginé pour l’avenir ; 
  • la personne que nous étions en présence de l’autre, avec l’autre… 

De la difficulté de se reconstruire après une séparation : l’image du château de carte

Pour illustrer ce qui explique que ce soit parfois si compliqué de se reconstruire après une séparation, j’aime utiliser l’image d’un château de cartes. 

Dès l’adolescence et même, souvent, dès l’enfance, on commence à imaginer l’homme ou la femme avec lequel/laquelle on aimerait vivre. On pense à la région où nous aimerions habiter. On imagine ce qu’on fera ensemble, la famille qu’on aimerait fonder… 

Une fois qu’on est effectivement en couple, la construction continue. Elle va plus loin, on concrétise. On change certains points parce qu’on a grandi. On imagine la suite, encore plus loin. 

« Il y a un vrai travail de venir créer la relation qu’on aimerait avoir, la vie sentimentale qu’on aimerait avoir. Et puis arrive la séparation et là… tout s’écroule. »

Une fois que le château de cartes est à terre et que tout ce qu’on avait imaginé est retombé… vient l’après. C’est cela aussi, en plus de toutes les pertes que cela implique, qui rend le fait de se reconstruire après une séparation si difficile. Il faut tout repenser, parce qu’en général, on n’avait pas du tout imaginé cette situation. 

« Et là, généralement, il n’y a rien derrière. Parce que je n’ai pas projeté de plan B. Je n’ai pas, pendant 15 ans, imaginé [ce à quoi] il va ressembler, mon château de « moi, 40 ans, célibataire, 2 enfants ». Ce château-là, généralement, il y a zéro projection mentale dessus. »

Cela est d’ailleurs valable que l’on soit ou non à l’initiative de la séparation. Quand on est la personne qui a été quittée, c’est souvent très violent à vivre. Mais quand on est la personne qui a pris la décision de la rupture, il n’en reste pas moins que ce n’est pas ce qu’on avait imaginé. Ce n’est pas ce qu’on voulait. La décision en elle-même demande donc souvent, à elle seule, beaucoup d’énergie. 

Quelques conseils pour surmonter une rupture amoureuse

Comment se reconstruire après une séparation est un vaste sujet, qui, à mon sens, ne peut pas se résumer en quelques phrases. 

Avant toute chose, je pense qu’il est bon, messieurs dames, de garder à l’esprit que c’est normal si la nouvelle construction, le nouveau « château » vous semble plus chancelant. C’est normal, puisque vous savez, désormais, pour l’avoir vécu, qu’on a moins de prise qu’on ne pensait sur ce qu’il se passe. 

Ensuite, je vous suggère « tout simplement » de réfléchir à ce que vous souhaitez construire, maintenant que vous pouvez (devez !) tout reprendre depuis le début. Cette tâche n’étant pas simple du tout, pour la plupart des gens, je ne saurais que trop vous conseiller de vous faire accompagner. 

(Et justement, cela peut être une raison de consulter une thérapeute de couple. 😊)

Si vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez vous poser les questions suivantes : 

  • Ai-je envie d’un château similaire, mais avec une autre personne ? 
  • Est-ce que, au contraire, il y a plein de points que j’ai envie de vivre différemment à l’avenir ? 
  • Ai-je, dans mon entourage, des personnes qui ont réussi à se reconstruire après une séparation et dont le parcours m’inspire, m’encourage, me donne des idées ?

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Vivre une séparation est une étape difficile, qui peut faire apparaître de nombreux challenges. Si vous avez besoin d’aller plus loin sur ce sujet, je peux vous proposer :