L’insatisfaction sexuelle en couple est une expérience que beaucoup traversent, souvent dans le silence. Entre les attentes sociales et les idéaux relayés par les médias, il peut être difficile d’accepter une sexualité qui n’est pas toujours épanouissante. Pourtant, tout comme dans la vie professionnelle, il est possible de trouver un équilibre en apprenant à lâcher prise. Dans cet article, nous explorons le parallèle entre vie sexuelle et vie professionnelle, les impacts de la pression sociale sur notre perception de la frustration sexuelle en couple et l’importance d’être bienveillant envers soi-même et son couple. Nous parlerons aussi des multiples facettes d’une relation amoureuse, au-delà de la vie intime (épanouissante ou non). L’objectif : vous aider à déculpabiliser et à porter un regard plus apaisé sur votre vie sexuelle et sur votre couple.
L’insatisfaction sexuelle en couple : un parallèle avec la vie professionnelle
« Et si c’était ok d’avoir une vie sexuelle pas très très épanouie… ? […] J’ai envie d’apporter un autre discours un peu là-dessus. »
La sexualité, tout comme la vie professionnelle, est faite de hauts, de bas et parfois, de périodes de routine. « Vous avez tout un pan de la population comme ça, où la sexualité est confortable, mais sans passion. » Avec mes clients, j’évoque régulièrement ce parallèle entre vie sexuelle en couple et vie professionnelle. Je trouve que c’est un bon moyen d’aborder autrement ce sujet délicat. Cette métaphore aide à comprendre que nos attentes en matière de vie intime n’ont pas forcément besoin de viser la perfection. Comme dans le travail, on peut rencontrer plusieurs situations différentes dans sa vie sexuelle. Il y a :
- Ceux qui trouvent leur sexualité confortable mais sans passion : tout comme un job alimentaire, la sexualité peut parfois se limiter à un état de confort. Ce n’est pas extraordinaire, mais ça convient. On fait l’amour occasionnellement, sans grandes envolées, mais sans réelles frustrations non plus.
- Ceux qui rencontrent des difficultés majeures : ici, on parle de conflits, de douleurs physiques, d’angoisse de performance ou encore de différences marquées dans la libido. Ces épreuves peuvent créer des tensions profondes au sein du couple, tout comme un travail toxique ou mal adapté peut peser sur une personne.
- Ceux qui ont travaillé dur pour obtenir une vie sexuelle épanouie : la sexualité, comme une carrière passionnante, peut demander des efforts, de la communication et des ajustements pour arriver à un résultat qui correspond aux attentes des deux partenaires.
- Ceux qui semblent naturellement « chanceux » : certaines personnes semblent avoir une vie intime fluide et harmonieuse sans y avoir consacré beaucoup d’efforts. Cela existe dans le monde professionnel, avec des personnes qui, par exemple, ont su très tôt quel métier elles souhaitaient faire, ont réussi leurs études du premier coup et trouver rapidement un job parfait, avec de belles possibilités d’évolution. De la même manière, il existe des amoureux pour lesquels l’insatisfaction sexuelle en couple n’a jamais existé… sans qu’ils n’aient spécialement travaillé pour ça.
Évidemment, vous pourriez me répondre que la sexualité et le travail, ce sont deux choses bien différentes. Certes, néanmoins, je vous invite à vous pencher sur la comparaison. Nous avons tous, autour de nous, des personnes qui ne sont pas passionnées par leur travail et, globalement, c’est une situation qui ne choque pas. Il existe également beaucoup de personnes qui vivent une certaine insatisfaction sexuelle en couple… mais là, on en fait très vite un problème.
« Je sais que […] vous allez me dire […] : « mais vie sexuelle et professionnelle, c’est pas complètement la même chose ». J’entends […]. Mais l’idée, c’est d’ouvrir un peu le débat […]. Je note quand même, messieurs, dames, je vous le glisse comme ça… : la vie professionnelle, ça représente pour beaucoup sept heures, voire huit heures de la journée, tous les jours […]. J’ai quelques semaines de vacances dans l’année, mais sinon, c’est tous les jours, la vie professionnelle. Alors que bon, généralement […], on n’a pas sept-huit heures tous les jours de sexualité en fait, vous voyez ? »
Frustration sexuelle dans le couple : le rôle de la pression sociale
Dans notre société, la sexualité est souvent présentée comme un élément central de l’épanouissement individuel et conjugal. « Il y a une pression sociale autour de « c’est pas normal, il faut que, il faut que ». » On entend sans cesse qu’il faut booster sa libido, multiplier les moments à deux et atteindre des sommets de passion. Cette pression sociale pousse souvent à se comparer aux autres ou à ressentir une forme d’échec si l’on n’atteint pas ces standards.
Mais la vie sexuelle, tout comme la vie professionnelle, n’a pas à être une course permanente à la performance. Tout comme il est possible d’être satisfait·e avec un travail routinier, il est tout à fait acceptable d’avoir une vie intime qui n’est pas toujours à la hauteur des fantasmes collectifs. La clé, c’est de réduire la pression que l’on s’impose.
« De la même manière que dans la vie professionnelle, vous avez plein de gens qui n’ont pas une vie intime épanouissante, en fait… Ça représente une grande partie de la population. Et c’est OK ! De la même manière qu’on ne meurt pas si on a un job un peu chiant, on ne meurt pas si on a une sexualité un peu chiante. On n’est pas résigné à vivre triste, malheureux, comme les pierres et dans le désespoir, parce qu’on a […] une vie sexuelle pas très épanouissante, en fait. »
Dans un travail, on peut passer des années à être simplement OK, sans que cela remette en cause notre valeur ou notre bonheur global. La sexualité peut aussi s’inscrire dans cette dynamique, et ça ne signifie pas que le couple est en échec.
C’est l’idée principale que j’ai envie de faire passer avec cet article et cet épisode : malgré ce que la pression sociale essaie de nous faire croire, ressentir une certaine insatisfaction sexuelle en couple n’est pas forcément un problème.
Vie intime pas épanouissante… et le droit de ne pas chercher à changer ça
Certaines personnes choisissent de ne pas chercher à transformer leur vie sexuelle, tout comme d’autres acceptent une situation professionnelle moins stimulante. « Personne ne meurt d’un job pas terrible, tout comme personne ne meurt d’une sexualité pas épanouissante. » Et c’est OK ! Tout n’a pas besoin d’être changé si cela ne crée pas de souffrance insupportable.
On peut se sentir bien dans ses baskets et dans sa vie sans job hyper épanouissant. Il en va de même pour la sexualité : on peut vivre très heureux même sans papillons dans le ventre à chaque relation intime. Cela permet de recentrer les priorités et d’alléger la pression que l’on se met parfois sur les épaules.
« J’ai envie de vous dire aussi de vous lâcher un peu la grappe. Tous les gens qui ne sont pas épanouis au taf, ils ne sont pas en train de se dire qu’ils ont un problème, qu’ils doivent consulter, qu’ils doivent absolument quitter leur boulot là, tout de suite, maintenant, que ce n’est pas normal. Vous voyez ce que je veux dire ? »
Par ailleurs, cela peut n’être qu’une question de priorité à une certaine étape de la vie. Certaines personnes restent dans leur job alimentaire parce que, à cet instant-là de leur vie, la stabilité et le temps libre qu’il offre pour leur famille, par exemple, est leur priorité. Il peut en être de même pour votre insatisfaction sexuelle. Si, en ce moment, vous avez envie de mettre votre énergie ailleurs, c’est OK. Et ça ne veut pas dire que ça devra rester ainsi toute votre vie non plus.
Au-delà de l’insatisfaction sexuelle en couple, les autres aspects de votre relation amoureuse
La sexualité est une composante importante du couple, mais elle n’est pas la seule. Il existe d’autres manières de renforcer la relation, notamment en se concentrant sur les aspects positifs de la vie commune.
Les loisirs partagés, par exemple, peuvent régénérer un couple qui peine à trouver un équilibre intime.
« On peut développer d’autres sphères de sa vie, que ce soit les loisirs, la famille ou des projets personnels. »
Qu’il s’agisse de voyages, de projets communs ou simplement de moments de détente à deux, ces activités contribuent, elles aussi, à renforcer la complicité et la connexion.
Pour les couples avec enfants, investir dans des moments familiaux peut aussi permettre de retrouver un élan collectif. Créer des souvenirs ensemble, dans des contextes où la sexualité n’est pas au premier plan, peut rééquilibrer la dynamique relationnelle.
En diversifiant les sphères d’épanouissement, on dédramatise l’éventuelle insatisfaction sexuelle du couple. Cela ne signifie pas l’abandonner, mais simplement lui redonner une juste place, sans que tout repose sur elle.
*Accepter que votre relation amoureuse ne soit pas toujours parfaite, c’est déjà un pas vers un plus grand épanouissement. Si cet article vous a parlé, je vous invite à rejoindre ma newsletter privée. Vous y découvrirez chaque semaine des idées pour créer un espace où vous reconnecter avec vous-même et avec votre partenaire.