Infidélité virtuelle : la définition, les causes du problème et mes solutions


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Mon précédent article te proposait trois étapes pour se remettre d’une infidélité. Voici maintenant un article et un épisode de podcast sur le cas spécifique de l’infidélité virtuelle. Je reçois de plus en plus de (jeunes) couples qui consultent pour des problématiques d’infidélité virtuelle par SMS, sur les réseaux sociaux, les sites porno, etc. De quoi parle-t-on exactement ? Pourquoi est-ce un problème de plus en plus fréquent ? Une relation virtuelle, est-ce tromper ? Comment résoudre ce différend avec son·sa partenaire amoureux·se ? On s’en parle !

L’infidélité virtuelle : par SMS seulement, ou pas que ? | Définition

Avant de voir pourquoi ça pose autant problème et quelles formes ça peut prendre, voyons déjà concrètement ce dont il s’agit ! L’infidélité virtuelle, c’est par SMS ? Pas forcément ! Ce n’est d’ailleurs pas ce que je rencontre le plus. Une relation virtuelle peut se former via plein de moyens différents.

« C’est ultra varié […]. On me parle des réseaux, Instagram, TikTok et les autres. […] Le fait, par exemple, de liker […] d’autres personnes. […] Ça va être également les messages privés, sur les réseaux divers et variés. Le fait d’échanger comme ça des messages avec des gens que, la plupart du temps, je ne connais pas dans la vraie vie […]. Les sites de rencontre : « il est toujours sur Tinder, il est toujours sur le site de rencontre où on s’est rencontré », « elle continue à aller discuter avec des mecs qu’elle avait déjà rencontrés dans le cadre de Tinder »… »

Quoiqu’il en soit, ce dont je parle ici, ce sont des relations qui n’ont pas lieu « en vrai ».

« Quand je parle de « virtuel », j’entends qu’il n’y a pas de rencontre dans la vraie vie. Après, on discutera de virtuel ou pas virtuel, mais ça n’est que par écran interposé. Il n’y a pas de rencontre dans la vraie vie. »

L’infidélité virtuelle par SMS est donc une possibilité mais, en général, la relation a débuté par un autre canal.
Les personnes, souvent jeunes, que je reçois en consultation pour de l’infidélité virtuelle me parlent en général de :

  • les réseaux sociaux, que ce soit via les likes ou les messages privés ;
  • les sites de rencontre ;
  • les sites pornographiques, qu’ils soient « classiques » ou « personnalisés » (souvent payants,
    avec lesquels on peut faire une demande) ;
  • les sites d’escorting et/ou de rencontres tarifées.

Quels sont les différents types de relations virtuelles ?

Ce qu’on met derrière l’expression « infidélité virtuelle » est donc très étendu et c’est propre à chacun. Tout le monde ne fait pas commencer la tromperie au même moment ! Voilà mes réflexions sur les formes que ça peut prendre :

Sexuelle :

« On va parler de l’infidélité sexuelle. Et donc, encore une fois, à définir selon chacun. Est-ce que l’infidélité sexuelle est quand les corps se touchent, les corps se mêlent ? Ou est-ce que l’infidélité sexuelle commence quand je pratique de la sexualité et que quelqu’un d’autre pratique de la sexualité ? Ou est-ce que c’est quand moi, je pratique de la sexualité et qu’il y a une forme de relation avec quelqu’un ? »

Amoureuse :

« Il y a l’infidélité qu’on va dire amoureuse, c’est-à-dire que l’autre va nouer des sentiments amoureux pour quelqu’un d’autre. Là encore, il peut ne pas y avoir de sexualité. Mais, le fait que l’autre ait noué une relation amoureuse, ça peut être considéré comme de l’infidélité, alors que d’autres vont vous répondre : « certes, il y a eu des sentiments pour une autre personne, mais je n’ai jamais rien fait, donc je ne me sens pas infidèle ». »

Émotionnelle :

« C’est ce qu’on va trouver sur beaucoup de choses virtuelles. […] Typiquement, j’envoie des messages à quelqu’un sur Instagram : « Je ne suis pas amoureuse. Je ne suis pas du tout amoureuse de ce mec à qui j’envoie des messages sur Instagram. Je n’ai pas couché avec ce mec sur Instagram. Et donc, je ne me sens pas infidèle. ». […] Lui, pour autant, a un sentiment d’infidélité. Là, on est sur une infidélité plus émotionnelle, c’est-à-dire une infidélité de relation. »

Même s’il n’y a ni sentiment amoureux ni sexualité, cela peut être vécu comme de l’infidélité virtuelle tout simplement parce qu’il y a de l’affection, de l’émotion, une relation particulière qui se construit.

Relation virtuelle, est-ce tromper ? | 3 causes du problème

Maintenant que nous sommes au clair sur ce que j’entends par « infidélité virtuelle », je tiens à prendre un temps pour expliquer, selon moi, pourquoi ça pose problème à tant de gens. Je reçois de plus en plus de couples pour ce motif. Je vois trois raisons majeures à cela.

Nous n’avons pas de référentiel en matière de relation virtuelle

Pour l’infidélité classique, nous avons un référentiel. J’entends par là que nous en avons déjà tous entendu parler dans des films, des livres, des discussions, etc. Du coup, nous savons ce qui est OK pour nous ou pas. Pour l’infidélité virtuelle, ce n’est pas le cas. C’est plus compliqué de s’affirmer. Ce sont des points de vue moins solides. On est sans doute moins à l’aise qu’on pourrait l’être…

Nous n’avons pas tous de la même notion de ce qui est « virtuel »

Sur cette question, il y a deux grandes écoles.
D’un côté, il y a ceux (souvent des hommes, d’après ce que je vois en consultation) pour lesquels ce n’est pas réel. Comme ce n’est pas dans la « vraie vie », ça ne rentre pas dans leur réalité. De la même façon, le fait de conduire à 150 km/h ou de faire la guerre dans un jeu vidéo ne rentre pas dans leur vraie vie.

« [Ils] sont sincères et authentiques quand ils vous disent qu’ils ne se sentent absolument pas dans une forme d’infidélité, parce qu’il ne se passera jamais rien dans la vraie vie, parce que « je n’ai pas envie, qu’il se passe quelque chose dans la vraie vie ». »

En face, on trouve celles et ceux qui pensent que s’il y a un besoin ou une envie de ça, c’est qu’il doit manquer quelque chose dans le couple et que donc, ça a une réelle place au sein du couple.
On trouve également ceux qui estiment au contraire que, même si c’est présenté comme virtuel, ça a une place dans la vie réelle. Ça concerne notamment la sexualité. À partir du moment où on est excité·e, voire où on se masturbe, ça a une réalité corporelle, dans la vraie vie. Même s’il n’y a pas de corps-à-corps, d’infidélité charnelle concrète, ça peut être vécu comme de l’infidélité. Cela est d’autant plus compliqué que, je l’ai déjà dit et je le répète : nous ne faisons pas tous commencer l’infidélité (virtuelle ou non) au même moment !

Il peut y avoir une forme d’addiction au virtuel, en lien ou non avec les relations amoureuses

Dans les discours que j’entends en consultation, je remarque une forme d’addiction. Celle-ci se retrouve aussi dans le lien avec le téléphone et les réseaux en général. Et je n’utilise pas le terme d’addiction à la légère !

« C’est tellement devenu automatique, machinal, impulsif, que ce n’est même pas conscientisé. On peut faire le parallèle […] avec l’alimentation. Typiquement, quand les gens vont travailler leur rapport à l’alimentation et que vous leur dites : « Ba alors, pourquoi vous avez mangé alors que vous n’aviez pas faim ? ». « Ba chais pas pourquoi j’ai mangé. Je suis rentré·e chez moi, j’ai ouvert le frigo, je n’ai pas réfléchi, j’ai mangé quoi. » Vous voyez ? Et vous avez le même discours : « Ba là, pourquoi t’es avec ton téléphone ? […] Tu cherchais quelque chose ? Tu voulais aller sur Instagram ? Tu voulais aller sur un site porno ? ». Et on va avoir le même discours : « Ba chais pas, j’ai as réfléchi, le téléphone, je l’ai pris… ». Vous voyez ? C’est devenu tellement machinal que je ne conscientise même pas ce que je fais et ça vient combler. Il y a une espèce d’automatisme. »

J’attire ton attention là-dessus notamment si ça fait déjà plusieurs fois que vous parlez d’infidélité virtuelle dans ton couple. À chaque fois, tu as l’impression que ton·ta partenaire a compris… mais, au final, il·elle ne change rien. Pour régler le problème, il ne s’agit alors pas seulement de communiquer.
Il faudra réaliser un vrai travail pour observer sa relation au téléphone, aux réseaux, aux sites, etc., avant de pouvoir déloger des réflexes ancrés.

Infidélité virtuelle, que faire ?

Pour finir, si tu t’interroges sur l’infidélité virtuelle, voici ce que je te propose.

« Je pense, en tout cas moi, c’est ce que je travaille avec les couples : il y a vraiment un truc à définir au niveau des règles. C’est quoi, les règles de votre couple ? Comment ça fonctionne pour vous ? […] Je vous l’ai dit : il n’y a pas de référentiel. Il y a vos propres ressentis, qu’il y a besoin d’étoffer. »

Si vous n’avez jamais pris le temps d’en parler clairement, c’est peut-être le moment de le faire !
Quitte à échanger, je conseille d’aller en profondeur et de verbaliser tout ce qui doit l’être. Définissez tous les deux ce qu’est « l’infidélité virtuelle » et ce qui n’est pas OK pour vous. Si ce n’est pas OK pour toi que ta·ta amoureux·se aille sur un site porno : pourquoi, exactement ? Qu’est-ce qui te dérange précisément ? Qu’est-ce qui tient, pour toi, de la relation virtuelle ?
Cela permettra de voir s’il y a des sujets sur lesquels il est possible de changer d’avis, de faire évoluer son ou ton point de vue. Parfois, contrairement à ce qu’on pense à chaud, ce n’est pas l’action en elle-même le problème, mais ce qu’on en déduit !

« Je dis que je n’en veux pas parce que c’est quelque chose qui m’inquiète, c’est quelque chose qui me fait douter de mon couple, c’est quelque chose qui me fait douter de moi et c’est pour ça que je n’en veux pas. Et si, en fait, mon partenaire me fait comprendre que non, ça ne dit rien de moi, ça ne dit rien de mon couple. Il n’y a pas de mise en péril de mon couple. Ah. Est-ce que ça continue à me poser un problème ? Et parfois non. »

De la même façon, si on n’arrive pas à se défaire d’une habitude alors qu’on sait que ça dérange son partenaire, il faut comprendre pourquoi. Pourquoi je fais ça malgré tout ? Qu’est-ce que ça vient combler chez moi ?
Si certaines actions ne sont vraiment pas tolérables pour l’un des partenaires du couple, le verbaliser permet de chercher des solutions, des règles, des limites, qui conviennent à tous.
Pour certains couples, ce questionnement se fera de façon assez fluide. Pour d’autres, de l’aide peut être nécessaire. Et je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas attendre qu’il soit trop tard ! 

Si tu es de ceux qui désirent et/ou ressentent le besoin de s’appuyer sur des outils concrets dans cette démarche, je t’invite à découvrir ce que je te propose pour travailler sur ta relation amoureuse en toute autonomie. Si tu ou vous préférez résoudre cette infidélité virtuelle avec une professionnelle, tu/vous pouvez prendre rendez-vous avec moi, ou me contacter pour avoir des renseignements.

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