Se remettre d’une infidélité peut être très compliqué, douloureux et nécessiter beaucoup de temps.
On peut aussi facilement penser que c’est bon, c’est derrière nous… avant de se rendre compte, plusieurs mois ou années après, que ça continue à pourrir notre relation amoureuse. Peut-être que toi, tu as besoin de prendre le temps de te remettre d’une infidélité, mais que ton partenaire ne veut pas en entendre parler. Quel que soit ton cas de figure, si tu dois te réparer, et éventuellement sauver ton couple, après un adultère, je te propose ces 3 étapes.
1. Construire une nouvelle identité de couple et de valeurs personnelles
pour se remettre d’une infidélité
À mes yeux, la première étape pour se remettre d’une infidélité, que ce soit à titre individuel ou à l’échelle du couple, c’est de faire de la place pour la nouvelle identité que ça implique.
« Pourquoi je parle de nouvelle identité ? Parce qu’il y a clairement eu, pour beaucoup de personnes, une forme d’effondrement des valeurs. […] Il y a des valeurs de « ce que je pensais être, ce que je pensais que nous étions » qui s’effondre. »
Pour l’immense majorité des gens, l’absence de mensonge, l’authenticité, l’exclusivité, etc., sont des valeurs très importantes. En cas d’infidélité, ces valeurs de couple sont brisées. Cela peut aussi prendre une dimension très personnelle, quand on pensait être une personne qui ne pardonnerait jamais un adultère.
« Moi j’ai des valeurs fortes, des valeurs de respect, des valeurs d’authenticité, etc. Je suis cette personne-là. Je suis dans mon identité, quelqu’un qui n’accepte pas que l’autre mente. Vous voyez ? […] Et donc là, quand je vais me retrouver à « mon homme à moi, lui, il a été infidèle et en fait, je considère que je vais peut-être rester… », et bien il y a un décalage puissant entre la personne que je pensais être, les valeurs qui étaient les miennes, l’identité que je pensais être la mienne et là, le chemin que je suis en train de prendre. »
D’ailleurs, cela vaut aussi pour la personne qui a trompé ! Beaucoup pensaient qu’elles ne seraient jamais infidèles… Elles ne pensaient pas qu’elles étaient capables de ça.
« Les deux personnes sont souvent en consultation. […] « Je ne pensais pas que ça pourrait nous arriver, je ne pensais pas être capable d’être infidèle, ce n’est pas, moi non plus, dans mes valeurs. ». »
Dans tous les cas, il y a des questions à se poser, une passerelle à prendre, pour faire évoluer son identité et celle du couple. Est-ce que j’ai vraiment envie d’adopter une nouvelle identité par rapport à l’adultère ? Au pardon ? Au couple ?
Je précise que cela concerne l’avenir, bien sûr, mais aussi… le passé !
« Quand il y a infidélité, quand il y a eu mensonge, souvent, il y a une forme de réécriture de l’histoire. L’histoire de mon couple que je connais n’est pas, en réalité, complètement l’histoire de mon couple. C’est pour ça que, souvent, les personnes ont besoin de comprendre. Elles posent 1001 questions. »
2. Prendre le temps de mettre fin à un chapitre de sa relation amoureuse, avant de penser à reconstruire son couple
La deuxième étape que je conseille pour se remettre d’une infidélité, c’est de prendre le temps de prendre acte de la fin de quelque chose. Cela vaut que le couple perdure ou qu’il s’arrête. Dans un cas, c’est la fin d’une histoire, dans l’autre, c’est un chapitre de votre relation amoureuse qui se tourne.
De nombreux couples se sentent « spéciaux », que ce soit de par ce qu’ils ont déjà traversé,
l’alchimie qu’il y a entre eux, ou encore leur forte complicité… Du coup, beaucoup se sentent et se pensent à l’abri de ça. Quand ça arrive, il y a alors un avant et un après.
« Il y a une fin de quelque chose. Une fois qu’il y a le dévoilement de l’infidélité, il y a la fin d’une histoire, peut-être d’une histoire où nous ne pensions pas être traversés par une infidélité. »
Ensuite, une fois que cela a été formalisé, il est important de se poser pour vraiment se demander ce dont on a envie et besoin pour la suite.
« Est-ce qu’on se réengage ? [Est-ce qu’on fait] ce travail [sur l’infidélité], en amont du réengagement ? […]. Une fois qu’on a fait ce travail-là, il y a l’idée de faire un bilan et un réengagement. Où est-ce que moi, j’en suis, aujourd’hui ? Où est-ce que toi, tu en es, aujourd’hui ? Moi, souvent, j’amène ça un peu comme une proposition, pour que les couples puissent amener une proposition. « OK, voilà ce qu’on a vécu, je fais le point sur moi, où j’en suis… Qu’est-ce qui est moins important pour moi ? Quel type de relation je veux ? Et voilà ce que je te propose. Est-ce que tu en veux, de cette relation-là ? ». Et l’autre en face : la même démarche d’introspection ! »
Parfois, quand on n’arrive pas à se remettre d’une infidélité, c’est parce que tout ça n’a pas été mis au clair, verbalisé, conscientisé. La douleur a pu être tellement forte, ou la peur de perdre ce couple a pu être si importante qu’on a bâclé cette étape. On a tout mis sous le tapis… Au bout d’un certain temps, ça nous rattrape.
3. Apprendre à refaire confiance après un adultère, pour garder son couple ou pour les prochaines rencontres amoureuses
La dernière étape in-dis-pen-sabe pour se remettre d’une infidélité, c’est, évidemment : apprendre à refaire confiance. C’est une question incontournable.
« Il y a des personnes qui viennent à moi en me disant : « Voilà, c’est bon, on a discuté, on a compris et maintenant, j’aimerais à nouveau pouvoir refaire confiance, mais je n’y arrive pas. Comment faire ? ». »
Mon impression (Et j’insiste sur le fait que ce n’est que mon ressenti !), c’est qu’il n’y a pas de retour en arrière possible, dans le sens où ça ne peut pas redevenir comme avant. La confiance à 100 %, ce n’est pas possible, quel que soit le type de relation humaine dont on parle. On ne peut pas contrôler ni connaître toutes les pensées de l’autre. On ne peut pas prévoir tout ce qu’il va se passer, ni comment l’autre pourrait réagir. Il est impossible de maîtriser toute la vie de l’autre. Et quand bien même l’autre pourrait nous apporter la garantie qu’une infidélité est impossible… ça ne concernerait que le présent. Personne ne peut lire l’avenir !
Quand on n’a pas été touché, on est dans une espèce de « bain de confiance » agréable. Une fois qu’on a connu l’infidélité, on réalise qu’en fait, on ne peut avoir aucune garantie que ça n’arrivera jamais.
« On est sur une autre forme de conscience. Moi, c’est ce que j’aime à dire : on est sur quelque chose de plus mature, plus gris. C’est moins binaire. C’est moins « nan mais j’ai totale confiance » ou « je n’ai pas confiance du tout ». C’est quelque chose de plus nuancé. C’est plus gris, comme forme de confiance. Et cette confiance un peu aveugle, un peu « j’ai totale confiance », je ne suis pas sûre qu’on va pouvoir à nouveau la ressentir. Par contre, on va pouvoir travailler sur cette confiance plus mature, plus nuancée… mais qui est là. L’autre a été capable d’infidélité, j’ai été capable d’infidélité, mais ce qu’on a mis en place par la suite va pouvoir, également, m’apaiser, me [permettre de] retrouver une forme d’équilibre. »
Se faire accompagner pour surmonter un adultère
Savoir quelles étapes franchir pour se remettre d’une infidélité ne signifie pas qu’il soit simple de les traverser. Pour surmonter ce genre d’épreuve, il faut parfois être accompagné·e. Cela fait partie de mon travail et j’ai conçu un accompagnement spécialement pour ça. Avoir besoin d’aide pour surmonter une infidélité, cela peut arriver à différents stades :
- quand ça n’a pas encore été verbalisé, quand il y a seulement des doutes, voire quand ça
n’est pas encore arrivé ; - quand le couple est au cœur de la crise car l’adultère (ou la révélation) est très récent ;
- quand plusieurs mois ou années ont passé et que ça continue à être un problème dont on ne sait pas quoi faire.
« J’attire aussi votre attention puisqu’il y a des gens qui ne veulent pas dépasser l’infidélité. Il y en a qui viennent quand même consulter. Pour être honnête, ce ne sont pas des gens que je vois énormément et je ne les vois pas beaucoup. Parfois, je ne les vois qu’une ou deux séances, mais ils ont besoin de venir mettre un peu un point final. Ils ont besoin de venir pour aller au bout de leur verbalisation qu’en fait ba non, ils ne veulent pas dépasser l’infidélité.
Et il y a ceux qui sont plutôt dans « je ne peux pas ». […] Il y a vraiment des fois où ce n’est pas un manque de volonté. Moi je vois vraiment, dans mes consultations, des gens qui ont envie. « J’aimerais pardonner, j’aimerais dépasser, j’aimerais qu’on aille au-delà de ce qu’on a vécu. » Mais il y a une forme d’impuissance. « Mais je n’y arrive pas, mais je suis envahi·e par ce qui nous est arrivé, par cette infidélité, par des pensées, par des images, et je n’arriverai pas, je ne peux pas, le dépasser. ». C’est souvent, effectivement, ce type de personne-là qui viennent me consulter. »
Je précise que je n’impose aucune injonction à dépasser ou non un adultère ! Se remettre d’une infidélité, ça peut signifier s’en remettre à titre personnel ou s’en remettre en tant que couple.
« En aucun cas je ne suis dans un quelconque jugement et dans « c’est ça qu’il faudrait faire ». Clairement pas. Mais les gens qui consultent et qui ont envie de le dépasser, c’est eux que j’accompagne. »
Si tu souhaites en savoir plus, je te propose de découvrir mon accompagnement « Surmonter une infidélité ». Il existe avec ou sans séances avec moi, pour répondre à tous les besoins.
J’espère que cet article et cet épisode de podcast t’auront donné des pistes pour te remettre d’une infidélité. Si tu souhaites en savoir plus, n’hésite pas à me contacter via mon compte Instagram pour que nous échangions ensemble, ou à découvrir mes accompagnements de thérapie de couple.
Article très intéressant qui me concerne