“Le bonheur, c’est le chemin” : en es-tu sûre ?!

Si tu t’intéresses au développement personnel, tu as sans aucun doute déjà croisé cette idée que l’on entend beaucoup et qu’on peut résumer en : « kiff le chemin ». Tu vois de quoi je parle : tous ces conseils qui ressemblent à : « le bonheur, c’est le chemin », « le bonheur n’est pas une destination », etc. Dans cet article, j’ai envie de t’exposer mon point de vue, parce que ma position est relativement nuancée – car dans la vie, ce n’est jamais tout noir ou tout blanc. Je trouve que c’est une façon de voir les choses qui peut être hyper intéressante… mais aussi extrêmement limitante. Mon ressenti, en tant que thérapeute de couple, c’est que, pour la plupart des personnes qui se demandent « Comment atteindre ses objectifs ? », c’est une vision des choses qui peut desservir plus qu’autre chose. Cet article est un peu spécial pour moi, car axé sur le développement personnel. Mais bien évidemment : tu y trouveras ma « touche relations amoureuses » ! Je te propose là une réflexion aussi large que possible, mais que l’on peut appliquer pour prendre soin de son couple, bien entendu. Je te donnerai des exemples !

1. Si tu connais déjà ta destination, ne perds pas ton temps en chemin !

Pour commencer, j’ai envie de dire que cette histoire de « kiff le chemin », c’est chouette, mais que… Si toi tu connais déjà ta destination, si tu sais ce que tu veux dans la vie et ce qui va te rendre heureuse : pourquoi est-ce que tu irais perdre ton temps en chemin ? Pourquoi perdre 10 ans sur le chemin du développement personnel, alors que tu connais déjà ta destination ? Les personnes qui ne se sentent pas bien, qui souffrent et se sentent malheureuses parce qu’elles n’ont pas ce qu’elles veulent sont dans une situation compliquée. C’est dur de savoir ce que l’on veut, mais de ne pas l’obtenir. Je suppose que tu l’as déjà vécu, et moi aussi d’ailleurs. Dans ce cas-là, le concept du « kiff le chemin », qui te recommande d’être patiente, me semble malvenu, parce qu’il te met le focus sur le chemin, au détriment de la destination à laquelle tu aspires. Tu vas mettre beaucoup d’énergie à le rendre agréable, alors que cette énergie-là pourrait être bien plus utile dans la réalisation de ton objectif, de ton rêve, de ton envie. Mais comme on t’explique que « c’est long, ça prend du temps et que, dans cette attente, il faut que tu kiffes ton chemin », alors tu ne concentres pas ton énergie sur l’objectif dont tu as besoin pour te sentir mieux. 

De plus, le simple fait d’insister sur le bonheur que peut apporter le chemin entretient l’idée que tu vas y passer un certain temps, que « tu n’es pas sortie de l’auberge » d’une certaine façon – d’où la nécessité de rendre le truc sympathique. Du coup, à mon sens, ça met l’accent sur le fait que ça va être long avant d’atteindre le bonheur, que le bonheur ça se mérite… ce qui te limite. Ça t’accapare sur des pensées du type : « je prends mon temps pour me découvrir », « je vais en profiter pour faire un travail sur moi », etc. Toutes ces choses sont intéressantes, bien entendu ! Mais du coup : à quel moment te consacreras-tu à ton rêve, ta destination ? 

Je profite de ce premier point pour faire une parenthèse sur la gratitude. En ce moment, on retrouve beaucoup cette notion aussi, en développement personnel : « Kiff ton chemin et sois déjà dans la gratitude par rapport à tout ce que tu as déjà ». Encore une fois, je nuance : bien évidemment que c’est une façon de voir les choses qui peut te faire du bien ! Si c’est le cas, je t’encourage à être dans un état d’esprit de gratitude. Sauf que, si tu te concentres sur la gratitude parce que tu as l’impression qu’« il faut » que tu sois dans cette posture « pour être gentille, pour dire merci pour ce que j’ai, même si… ce n’est pas ce que j’aimerai, mais il faut que je kiff mon chemin »… alors là non. Cette fausse gratitude, cette hypocrisie envers toi-même, elle ne fait que t’éloigner de ta destination. Ça enjolive ce que tu as déjà, mais qui t’insatisfait puisque tu veux autre chose. Tu vois ce que je veux dire ? 

Cependant, encore une fois : ça se nuance. Si la gratitude te fait du bien : adopte-là ! Mais sinon, si ça a seulement pour effet de t’éloigner de ton objectif en te prenant de l’énergie : ça ne sert à rien. Regarde autour de toi : dans la vie, il y a pleins de gens qui ne sont pas dans un état d’esprit de gratitude et qui ont ce qu’ils veulent. Ça se saurait s’il suffisait d’être gentil et d’être dans la gratitude pour avoir tout ce qu’on veut dans la vie. C’est bien plus complexe que « je vais donner et l’Univers me le rendra ». 

2. Le bonheur n’est pas non plus à la fin du chemin.

Ensuite, bien évidemment : cette idée de kiffer le chemin est intéressante. Je n’ai pas de soucis avec ça. D’ailleurs, dire le contraire, ce serait partir du principe que le bonheur, c’est la fin du chemin. Comme si, une fois que tu serais arrivée, que tu aurais atteint ton grand rêve, et bien tu serais là et puis voilà, c’est fini. (D’où la nécessite de « kiffer le chemin » !) Tu vois ce que je veux dire ? Sauf que pas du tout ! Bien évidemment, qu’une fois heureuse et épanouie, ce n’est pas la fin de ta vie ! Il reste plein de choses à vivre qui composent aussi le bonheur. 

Pour prendre un exemple concret : mettons que ton grand rêve soit de rencontrer l’homme de ta vie, ou d’avoir un couple hyper épanoui. L’idée du « kiff ton chemin » te dit que, pour en arriver jusque-là, il faut d’abord que tu travailles sur toi, pour mieux te connaître et définir tes besoins et limites. Il faudrait prendre ton temps, faire de l’introspection, devenir une femme complètement épanouie, etc. Sur le principe, c’est une bonne chose. Mais alors, une fois tout cela réalisé et une fois que tu as rencontré l’homme de ta vie, ou une fois que tu as ton couple idéal : que se passe-t-il après ? C’est fini, tu arrêtes de travailler sur toi ? Tu arrêtes l’introspection ? Mais non, bien sûr que non ! Moi je rencontre pleins de gens, de couples heureux, de femmes qui rencontrent l’homme de leur vie et qui pourtant ont encore plein de choses à découvrir, à apprendre et à travailler sur leur couple, leur vie et sur eux-mêmes. Ce serait vraiment dommage, pour ne pas dire autre chose, de se perdre pendant des années, à travailler sur toi « parce que tu comprends, j’en ai besoin pour rencontrer l’homme de ma vie ». Rassure-toi : une fois que tu l’auras rencontré, tu pourras continuer à prendre du temps pour toi ! 

La bonne nouvelle, c’est donc que, si tu aimes bien ce « chemin personnel » : tant mieux pour toi, puisque ça continue une fois que tu as réalisé tes rêves ! Mais je t’invite à faire attention, parce qu’il y a des gens qui se perdent en chemin… Reste concentrée sur ce que tu veux et mets ton focus dessus, sans te bloquer avec des pensées du type « avant, je DOIS prendre le temps de ». Ça peut te limiter plus qu’autre chose. Si tu ressens vraiment ce besoin, si tu sens au fond de toi que toi, tu as besoin de travailler sur toi ; si tu en as l’envie et le besoin : alors ce n’est pas ton chemin, mais ta destination, à part entière. Mais si ton envie réelle, c’est d’avoir un couple épanoui et que pour cela tu penses qu’il faut travailler sur toi, tu peux le faire, mais ne reste pas coincée 20 ans sur cette question, au risque de louper ton objectif de bonheur. Et rassure-toi : moi j’ai croisé beaucoup d’amoureux épanouis qui se font accompagner, par une thérapeute de couple par exemple, parce que leur rêve de couple heureux a été atteint et qu’ils ont envie d’aller plus loin de leur compréhension d’eux-mêmes et du duo qu’ils forment. Ils ont atteint leur objectif, ce qui ne les empêche pas de chercher plus d’harmonie. Tout un tas de choses sont possibles une fois que ton grand rêve est atteint.

3. Si tu ne sais pas où tu veux aller : alors faire tienne cette idée que « le bonheur, c’est le chemin » sera une belle première étape

Pour terminer cet article, j’ai envie de nuancer, notamment pour les gens qui ne vont pas bien. Quand on va mal, quand on est perdu ou vraiment très confus : ces histoires de destination, de bonheur, de chemin, etc., on en n’est pas encore là. Certains ont du mal à visualiser cette fameuse « destination » à viser pour atteindre le bonheur. Peut-être que, en lisant cet article, tu te dis que : « Avoir un couple épanoui, rencontrer l’homme de ma vie… je n’y crois même pas ! Je ne pense pas que ce soit possible, je suis tellement loin de là ! » Certaines personnes n’ont même pas encore commencé à mettre un pied sur le chemin du travail sur soi. Ainsi, la destination semble parfaitement inaccessible. Si tu es dans cette situation-là : alors là oui, kiff ton chemin. Assimile cette idée que « le bonheur, c’est le chemin ». Ce sera une première étape qui aura tout son sens. Si tu te sens perdue, je t’encourage à kiffer ton chemin, parce que ton objectif à part entière, c’est de rentrer sur le chemin qui t’amènera vers un « je me sens mieux ». C’est ça le tout début du travail d’introspection. Être heureuse et avoir un couple épanoui : tu verras ça plus tard. Prends le temps de prendre du plaisir à mieux te connaître, à faire en sorte d’aller mieux, à travailler sur toi. 

Évidemment : ça ne veut pas dire que tu mettras 20 ans à rencontrer l’homme de ta vie ! Ce n’est pas ce que je suis en train de dire. ? La première étape peut être très rapide. Mais cette première étape, pour toi, c’est peut-être de viser le chemin, pas la destination finale. 

En résumé, je te conseille de prendre un objectif qui fait sens pour toi et qui te semble accessible. Si tu es perdue dans la confusion : « kiffer le chemin » peut être une vision des choses hyper intéressante. « Le bonheur, c’est le chemin » peut te faire beaucoup de bien, si tu as profondément et réellement besoin de mieux te connaître, avant toute chose. Mais si tu n’en es pas là, si ça va et que tu as envie de « waouhou ! », alors ne perds pas ton temps sur le chemin du développement personnel. Bouge-toi, mets ton énergie à réaliser ton rêve. Oui : rencontrer l’homme de ta vie, c’est possible. Oui : avoir un couple épanoui, c’est possible. Tu n’as pas besoin pour cela de passer 10 ans à faire de l’introspection. 

Je serais ravie que tu me partages ton point de vue. Si tout ça fait sens chez toi, partage ton ressenti en commentaires ? Et si, justement, tu as envie de prendre du temps pour toi ou ton couple : découvre mes accompagnements.

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