Dans ce nouvel article, on va discuter de maturité émotionnelle. C’est un sujet qui me semble intéressant si on souhaite engager une réelle démarche de prendre soin de son couple. C’est ton cas, mais le terme te fait un peu peur ? Pas de pression : si le développement personnel n’est pas ton truc, ce n’est pas grave. Chacun fait ce qu’il veut et surtout ce qu’il peut. Mais si tu te demandes comment faire durer ton couple, cet article est une piste à prendre. Je te propose de te présenter 4 bons signes qui montrent que tu as une belle maturité émotionnelle… qui peuvent également être 4 outils de communication de couple.
1. Prendre conscience que son avis n’est pas meilleur que celui de l’autre
Sans transition, voilà donc le premier point : mon avis n’est pas meilleur que le tien.
C’est une posture très courante, mais dont il est compliqué de sortir. C’est humain de se dire : “En fait c’est moi qui ai raison, moi j’ai compris, c’est moi qui sais”. C’est normal, parce que tu regardes le monde avec tes yeux à toi. Tu abordes les choses à travers ton prisme, incluant ce que toi tu connais, ton expérience personnelle, tes études, ta vie professionnelle, etc.
Si tu pratiques le développement personnel, que tu as étudié des livres sur le sujet ou que tu suis des chaînes traitant cette thématique sur YouTube, tu prendras d’autant plus facilement cette position dans laquelle tu vas essayer d’expliquer à l’autre ce que toi tu as appris et compris. Ça permet de redescendre un peu les choses de se rappeler que : “Non, ce que je pense, c’est ce que JE pense. Ce n’est QUE ce que je pense, il n’y a pas de vérité absolue. Il n’y a pas de “J’ai tort ou j’ai raison”.” Il est bon de toujours garder en tête que l’autre en face a, lui aussi, ce mécanisme qui le pousse à être convaincu que ce qu’il pense est une vérité. Je conseille de conserver à l’esprit ce mécanisme humain. Ça permet de sortir de schémas qui amènent souvent à la dispute.
En effet, si tu essaies d’expliquer ta vérité à ton partenaire, en lui disant pourquoi il devait faire ci ou ça – parce que tu as envie qu’enfin il change, qu’enfin il se décide, qu’enfin il passe à l’action, qu’enfin il bouge ses fesses, etc. – souvent, tu constateras amèrement que ça ne fonctionne pas très bien. Ça ne fonctionne pas bien parce que ça part de toi, que ça se base sur tes convictions et tes croyances à toi. TOI tu penses ça et tu le calques sur l’autre, alors qu’il pense peut-être différemment.
Je trouve donc intéressant d’adopter un réflexe d’humilité. Essaie de te dire que tu ne fais que partager comment toi tu vois les choses. Bien évidemment : cela va apporter des idées qui vont nourrir la réflexion de ton partenaire ! Peut-être même qu’il va épouser certains de tes propos. Nous sommes des êtres d’influence. Tu es influencé·e par tout ce que tu vis, par mon podcast, par ce que te disent ta mère et ta copine, etc. Donc ce que tu es, fait, dit, viendra influencer l’autre en face de toi. Si tu as envie d’apporter des conseils à l’autre, pour nourrir sa réflexion : bien sûr que ça l’influencera. C’est ça aussi, qu’on appelle la communication ! Cependant, l’autre sera d’accord… ou pas. Retenir ça, c’est important.
Voilà donc le premier conseil de maturité émotionnelle que j’avais envie de te transmettre : essaie de prendre en compte dans ta communication de couple que ton avis n’est pas plus vrai que celui de l’autre.
2. Réaliser que les actions de l’autre ne sont pas systématiquement contre toi
Second conseil pour travailler ta maturité émotionnelle, c’est de ne pas prendre chaque action de l’autre comme une attaque qui t’est destinée. Arrête de réagir comme si le monde tournait autour de toi, comme si tout ce que l’autre fait était une action contre toi.
Non : les actions de l’autre ne sont que les actions de l’autre. Si ça déclenche une réaction chez toi, c’est parce que tu veux bien la laisser se déclencher.
Pour illustrer ça, je donne souvent l’exemple du fameux : “Je t’ai envoyé un message et tu n’as pas répondu !”, qui engendre une réaction interne du type : “C’est une attaque contre moi ; c’est quelque chose qui m’est destiné.” Non : tant que tu ne lui as pas posé la question, tu ne peux pas savoir pourquoi il·elle ne t’a pas répondu. Évidemment, qu’il y a parfois des actions dirigées contre toi ! On est d’accord. Si tu es en capacité d’aborder ces actions de façon qu’elles soient le moins compliquées possible pour toi : c’est très bien. Mais si tu as cette mentalité, que l’on a parfois en couple, de réagir par réflexe comme si tout ce que l’autre fait est orienté vers toi, alors ce serait intéressant c’est de mettre de la communication là-dedans.
Tu constateras que souvent, ce n’est pas le cas ! Va questionner l’autre : qu’est-ce qui était à l’origine de cette démarche ? Et crois-le quand il te répond. Sinon, ça apporte des incompréhensions et ça nourrit ton mental de fantasmes et d’interprétations qui, au fil du temps, créent des tensions et des crispations… qui ne se basent sur rien.
Mon second conseil est donc d’arrêter de partir du principe que “C’est contre moi” et de questionner si on a des doutes.
3. Augmenter sa souplesse mentale et supprimer les sujets tabous pour gagner en maturité émotionnelle dans le couple
Le troisième conseil que j’ai envie de partager avec vous c’est d’avoir de la souplesse mentale et de ne pas avoir de sujet tabou. Ça, c’est un point que je travaille énormément avec les couples que j’accompagne : on peut parler de tout. TOUT est abordable. Bien sûr, un contexte est parfois nécessaire. On ne parle pas de tout au détour d’un couloir. Il peut être préférable d’y mettre un peu les formes, d’y réfléchir en amont ou d’opter pour une approche particulièrement bienveillante.
Mais quoiqu’il en soit, cette idée de souplesse est capitale. C’est le principe du roseau, que l’on connaît tous : le roseau est souple et ne casse pas. Vous pouvez avoir, dans ton couple, des sujets sur lesquels vous êtes en désaccord profond. J’observe souvent, dans mes accompagnements, que ça amène à des silences autour de sujets, que l’on n’aborde plus du tout au fil du temps. Tu as tellement envie que l’autre change d’avis, qu’à chaque fois que vous en discutez, comme tu constates que ce n’est pas le cas, ça se termine avec un “J’arrête de discuter avec toi”. Le sujet en question devient tabou. Ça devient une espèce de zone d’ombre dans la relation. C’est normal, de ne pas être d’accord, mais c’est important de pouvoir en parler. Ça permet, à l’instar du roseau, de pouvoir vivre la tempête sans se briser.
J’ai récemment travaillé avec un couple pour lequel le sujet tabou, c’était l’argent. Ils se prenaient la tête à chaque fois qu’ils évoquaient cette question, donc ils avaient arrêté d’en parler. Ce couple avait beaucoup d’humour, je leur ai donc suggéré de mettre justement de l’humour là-dessus. Bien sûr, ça ne change pas les points de désaccord, mais ça permet de faire baisser la pression. Pouvoir en rigoler peut être une solution pour éviter de ne pas en parler ou de se disputer. Cela demande un peu de temps, bien sûr : acquérir cette souplesse est un processus qui peut être long. Mais il est bénéfique, car il évitera à ton couple ces points sensibles, sur lesquels tu es tellement énervé·e que tu dis non par principe. Tu n’écoutes plus, ça te saoule, tu n’as plus envie d’en parler. Mais ce non n’est pas un vrai non, car sans cet énervement, ce non serait peut-être plus souple. Ce serait peut-être un “oui mais…”.
Avec le couple dont je te parle, nous nous sommes rendu compte qu’en fait… il y a plein des points sur lesquels ils étaient d’accord ! Mais comme ils n’en discutaient plus, ils ne se rendaient même plus compte de cela. Ils sont donc sortis de cette séance avec la certitude qu’ils finiront par réussir à trouver un accord, grâce à une communication retrouvée. Cet état d’esprit est plus sympa à vivre au quotidien, mais surtout ça ouvre ton esprit. En effet, pour se mettre d’accord, il faut souvent construire ensemble une solution C. En général, toi tu penses A et ton partenaire pense B. Si tu es bloqué·e sur tes positions, parce que tu es agacé·e, cette solution C ne te viendra pas à l’esprit ou sera refusée sans réflexion. Alors qu’avec de la souplesse, les solutions A ou B peuvent être acceptées, avec des conditions par exemple. Ça peut se transformer en solution A+ 😉
Et là on fait couple, là on communique, là on se connecte et on trouve ensemble des solutions.
Voilà donc à quoi je t’invite : discute, même sur les sujets tabous ; mets de la souplesse mentale dans tes réflexions !
4. Accepter que tu ne puisses pas changer l’autre, mais que tu peux communiquer sur tes besoins
Pour finir, le dernier conseil que je veux te confier, c’est d’être dans la posture suivante : “Je ne peux pas changer l’autre, mais je communique sur mes besoins et je marque mes limites.”
Il s’agit de prendre conscience et de comprendre que “Non, je ne le changerai pas. Il est ce qu’il est et ce n’est pas à moi de venir modifier son être et ce qu’il aime.” Cependant, cela ne veut pas dire accepter tout ce qu’il fait, tout ce qu’il est et tout ce qu’il dit. Je te conseille d’expliquer tes besoins et même d’expliquer clairement tes besoins. Marque tes limites.
Ça, c’est vraiment de la maturité émotionnelle. C’est important de pouvoir avoir comme une sphère autour de toi, comme une bulle qui dira “OK, je ne peux pas changer ce qu’il est, mais par contre je peux dire là, non, ce n’est pas possible pour moi”. Marque tes limites de manière claire et précise. Et… accepte que l’autre en face fasse la même chose. Ce n’est pas une mince affaire, mais c’est important de respecter ses limites et celles de l’autre. Ce signe de maturité émotionnelle est précieux pour ta relation car c’est aussi précieux pour toi, pour ton enrichissement personnel. Ça t’aidera dans ta sphère relationnelle-couple, mais pas que !
Ce sera aussi bénéfique dans ta vie professionnelle, dans tes sphères amicales et familiales au sens large. Entraîne-toi dans ta relation de couple à être clair avec tes besoins. Sinon, ça va générer du ressentiment. Or justement : prendre soin de ta relation, c’est aussi éviter les situations qui finiront par t’exploser au visage. Ne te leurre pas : si tu as des besoins que tu n’exprimes pas, les “tasser” ne les fera pas disparaître ! Tasser tes besoins, tasser tes envies, tasser tes projets, ça les tassera juste. Mais au bout d’un moment, tu ne pourras plus tasser et ça créera une dispute. À partir de là, soit la relation s’arrête, soit elle perdure, mais avec du ressentiment et de la colère.
Donc vraiment je t’invite à prendre le temps de faire un travail personnel sur tes besoins. C’était mon dernier conseil pour cet article !
J’espère que cet article t’aura donné un petit peu de matière à réflexion, autour de la maturité émotionnelle dans ton couple… ou autour de ton couple en général ! N’hésite pas à me partager tes impressions : est-ce que tu en es, est-ce que tu n’en es pas ? Tu es peut-être sur le chemin ?! Si tu ressens que ça pourrait être bénéfique pour ta relation de couple, mais que vous auriez besoin d’être accompagnés : clique ici pour me contacter.